Donner un nouveau visage au Fonds routier, en mettant simplement en application un cadre réglementaire déjà prévu. Celui du Fonds routier de 2e génération. C’est l’un des messages qu’a porté Guillaume Wamal, le Président de l’Association nationale des entreprises d’entretien routier du Bâtiment et des Travaux Publics du Cameroun (ANEER BTP). Celui qui était à la tête d’une forte délégation de patrons d’entreprises de BTP, a été clair sur les avantages que pourrait gagner le réseau routier national avec une mutation de cette structure. « Le Fonds routier de deuxième génération c’est une phase au-dessus, c’est un mécanisme au-dessus pour que quel que soit le cas, les ressources destinées à l’soient toujours pérennisées. Et en même temps, il définit lui-même ses besoins, en accord avec les Maîtres d’Ouvrage, et fixe les assiettes de prélèvement au sein de toutes ces ressources-là », explique-t-il. Mais le Fonds routier n’était pas le seul dossier ouvert au cours de ces travaux. Les membres de l’ANNEER BTP ont également demandé des assurances au Mintp. Notamment le dossier des délais de paiement des décomptes. Un problème devenu récurrent, qui plombe la trésorerie des entreprises de BTP, et qui rallonge la durée des travaux. Rencontré en marge de ces travaux, Guillaume Wamal revient sur ces questions.
Vous avez été reçu en audience ce mardi, 18 juin par le ministre des Travaux publics. Pourquoi avez-vous souhaité rencontrer le MINTP ?
Depuis un certain temps, nous rencontrons beaucoup de problèmes dans l’exécution de nos contrats. Nous savons que le contexte est en partie pour quelque chose. Il y a certains aspects pour lesquels nous avons souhaité que le ministre puisse lever les obstacles pour permettre de réaliser les contrats dans des conditions satisfaisantes.
Quel sont les sujets qui ont meublé vos discussions ? En tout cas, les sujets majeurs ?
Le principal, et tout le monde vous le dira, c’est le nerf de la guerre. Pour travailler, il faut de la ressource. Les délais de paiement sont excessivement longs. Et pendant ce temps, il nous est demandé de respecter les délais d’exécution des travaux. Avec des ressources qui ne sont plus disponibles dans les banques. Compte tenu de ces délais de paiement, la situation de nos dettes dans les banques étant très élevée, les banques ne nous accompagnent plus. Voilà le principal problème.
Il y a un problème qui a pris beaucoup d’ampleur ces derniers temps, c’est celui qui concerne le déplacement des équipements nécessaires à l’exécution des travaux. En raison d’une loi, les dispositions vis-à-vis des limites dimensionnelles réglementaires sont en déphasage avec les caractéristiques actuelles du matériel moderne qui est exploité.
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Au cours de cette séance de travail vous avez notamment défendu la thèse d’un Fonds routier de deuxième génération. Pouvez-vous, de manière brève, nous dire quelle est la spécificité de ce Fonds routier de deuxième génération ?
Rappelons que le Fonds routier est mis en place dans le cadre de la restructuration économique du Cameroun. Laquelle restructuration a commencé en 1996 avec les crises que connaissait le pays en ce moment-là. La route, en tant qu’infrastructure majeure des communications, il était question qu’elle soit toujours disponible en tout temps pour le déplacement des hommes et des biens.
Avec l’appui des bailleurs de fonds, il a été fortement demandé qu’on mette en place un Fonds routier. Pour pérenniser les financements de l’entretien routier. L’une des particularités de ce Fonds routier c’est de pouvoir avoir des ressources sûres et pérennes. Actuellement, la principale qui est présente, à 90% c’est la Redevance d’usage de la route (RUR) qui est une portion très élevée de la taxe spéciale des produits pétroliers (TSPP). Les mesures ont été prises pour qu’il soit ainsi. Malheureusement, avec la mise en application de l’avant-dernière loi portant régime financier de l’Etat, cet aspect de spécificité du Fonds routier a été occulté.
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Le Fonds routier de deuxième génération c’est une phase au-dessus, c’est un mécanisme au-dessus pour que quel que soit le cas, ces ressources soient toujours pérennisées. Et en même temps, il définit lui-même ses besoins, en accord avec les Maîtres d’Ouvrage, et fixe les assiettes de prélèvement au sein de toutes ces ressources-là.
Pour ce qui est de la ressource pétrolière, il faut comprendre pourquoi on parle de RUR. C’est parce que chaque fois que vous roulez, vous usez la route. Il faut payer. Le fait de la prélever pour entretenir la route, il n’y a pas de raison qu’on en fasse autre chose.
La deuxième génération rend plus autonome le Fonds routier dans le prélèvement de ces ressources et dans la définition de son niveau de besoins.
Le ministre des Travaux publics vous a-t-il donné les assurances de ce que vos propositions ou vos revendications seront prises en compte ?
En tout cas, l’instruction du Chef de l’Etat date de 2016. Et nous ne défendons pas que nos entreprises. Nous défendons surtout la construction du pays. S’il n’y a pas de ressource pour faire la route, le pays ne se développe pas. Le Chef de l’Etat en personne, a donné des instructions par une lettre de 2016 suite à nos instructions. Pour que ce mécanisme soit mis en place. On craignait que le dossier soit enterré. Le ministre nous a assuré que le dossier est toujours en cours. Il s’agit-là de délais administratifs nécessaires.
Interview réalisée par Frégist Bertrand Tchouta
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