Le ministre des Transports a convié les syndicalistes des transports à une réunion de crise sur le sujet.
«D’après une étude scientifiquement menée, 70% des accidents de la circulation sont imputables aux causes humaines, notamment aux conducteurs, 20% au mauvais état technique des véhicules et 10% à la qualité des infrastructures routières». En l’annonçant aux responsables nationaux des syndicats du secteur des transports routiers, et d’auto-écoles au Cameroun, convoqués à son cabinet le 6 avril dernier, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, n’est pas passé par quatre chemins pour interpeller ses interlocuteurs sur leur responsabilité.
«Vous êtes des acteurs majeurs au regard de la problématique de la sécurité routière et des lourds investissements que vous consentez. Vous avez ainsi la lourde responsabilité d’assurer une mission de service publique que vous a concédé l’Etat, et qui vous fait à la fois, obligation de veiller aux conditions de travail de vos adhérents et de garantir la rentabilité de vos investissements ». En indexant prioritairement les auto-écoles sur «de graves manquements observés au niveau de la formation à la conduite automobile».
A l’occasion, le nouveau ministre des Transports (Mintransports) a annoncé «des mesures visant à assainir tout le processus de la formation jusqu’à l’obtention du permis de conduire…à travers une réforme». Dans le cadre de la Stratégie Nationale de Sécurité Routière. Avec pour objectif de «réduire de façon significative, les accidents de la circulation liés à la mauvaise conduite automobile au Cameroun». Il s’agit de l’adoption d’une nouvelle version de l’application de gestion du processus d’obtention des titres de transports, dite Système numérique de sécurisation des documents de transport (Ssdt). Laquelle «met en ligne toutes les auto-écoles, avec un contrôle automatique des inscriptions des apprenants [et qui] permet de protéger la production des agréments délivrés aux auto-écoles en dématérialisant ceux-ci, afin de permettre un contrôle informatique plus efficace et rapide dans l’éligibilité d’une auto-école à former des citoyens camerounais ou autres, à la conduite automobile et cyclomoteurs», explique le Mintransports.
26.000 apprenants d’auto-écoles suivis
Par ailleurs, le suivi de la formation des apprenants est désormais fait en ligne, suivant un livret informatisé et codifié par auto-école et par candidat. Document qui possède un contenu pédagogique permettant d’harmoniser le cursus minimal de la conduite aussi bien dans ses aspects théoriques que pratiques. Alors «seuls les apprenants ayant été régulièrement inscrits en ligne, et ayant suivi une formation d’une durée réglementaire dans une auto-école agréée, peuvent faire acte de candidature à l’examen du permis de conduire », indique le ministre. Le Mintransports parle de «plus de 26.000 apprenants d’auto-écoles [qui] ont été suivis à travers ce livret». Aussi, sur les 31794 permis de conduire délivrés dès l’entrée en vigueur de la réforme, 6946 usagers ont bénéficié de cette nouvelle mesure.
Selon Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, «lors d’un audit furtif concernant les auto-écoles qui forment dans les extensions de la catégorie B, dans la Région du Littoral, sur près de 230 auto-écoles qui se réclamaient compétentes dans les extensions concernées, seules 28 ont été jugées aptes à la formation dans les catégories concernées». On apprend que l’audit a permis de détecter 49 auto-écoles détentrices de faux agréments et plus de 30 faux dossiers de demandes d’agréments annulés.