Responsable des opérations logistiques, UNICEF Cameroun, il donne les raisons qui ont justifié ce changement de terminal.
Quelle est la nature des opérations que mène actuellement l’UNICEF au port de Kribi ?
En général, l’UNICEF gère des opérations de la chaîne d’approvisionnement comprenant les achats, les contrôles de qualité, le transport principal, les opérations portuaires, le dédouanement et le post acheminement jusqu’aux destinations finales. Les opérations en mode door-to-door ont été confiées à un intégrateur mondial de fret qui s’occupe de toute la chaine, c’est-à-dire de l’enlèvement des cargaisons dans les usines des principaux fournisseurs aux points d’origine jusqu’à la livraison vers des destinations finales. Au sein de la sous-région d’Afrique centrale, l’UNICEF maintien des opérations d’intervention humanitaire dans les pays de 3°C, à savoir le Cameroun, le Tchad et la République Centrafricaine.
Les marchandises arrivent aux points d’entrée du Cameroun en vertu de deux principaux régimes douaniers, à savoir : Livraisons locales (IM4) : pour des cargaisons destinées au Cameroun Fret de transit (IM8) : pour des fournitures transitant par le Cameroun et destinées au TCHAD et à la RCA. Toutes les opérations sont surveillées et supervisées par le personnel de l’UNICEF afin d’assurer leur bon déroulement, le respect des procédures locales ainsi que l’application de nos privilèges en tant qu’entité des Nations Unies.
Est-ce la première fois que l’UNICEF fait passer ses marchandises par Kribi ?
Jusqu’au début de l’an 2020, nous utilisions le port de Douala comme principale voie d’entrée pour nos opérations de la chaîne d’approvisionnement. Mais depuis mai-2020, nous avons commencé à expédier nos approvisionnements via le port de Kribi à la suite d’une évaluation qui a révélé que l’accès via Kribi pourrait augmenter notre débit. L’ACV (Évaluation de la capacité logistique) a été effectuée par l’UNICEF et jusqu’à présent, 200 conteneurs ont déjà été déchargés au port de Kribi. Nous avons actuellement 70 conteneurs en haute mer, qui débarqueront au port de Kribi pour prendre la destination du Tchad et de la RCA.
Comment appréciez-vous la qualité des services fournis ?
Nous avons de très bonnes relations professionnelles avec les parties prenantes du port de Kribi, des cadres supérieurs aux états-majors des opérations, au chef des douanes, aux gestionnaires de terminaux et à la Capitainerie du port. Tous ces contacts ont créé un environnement adéquat qui favorise l’efficacité opérationnelle et la collaboration.
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Tous les responsables du port de Kribi ont été très précieux et toujours disponibles pour soutenir nos opérations dans les domaines de la simplification des procédures administratives, des conseils techniques et de la communication sur les différents changements dans les protocoles et procédures au port avec des délais de préavis raisonnables, ce qui nous donne amplement le temps de rationaliser nos opérations et de maintenir les livraisons sans entrave.
Quelle plus-value avec le PAK ?
La valeur ajoutée que nous avons depuis que nous avons commencé à expédier nos marchandises via le port de Kribi sont : Un gain de 15 jours (+2 semaines) de délai principalement au niveau des opérations portuaires et du dédouanement, où toutes les procédures ont été dématérialisées et effectuées en ligne, réduisant ainsi le contact humain au profit de l’informatique, ce qui améliore la durée de passage de la marchandise. Ce gain de temps est extrêmement précieux pour nous parce que le temps est toujours l’un de nos principaux défis dans les opérations d’intervention humanitaire. La rentabilité car nous pouvons déterminer une réduction absolue des coûts dans le domaine des frais d’acconage, du free time, de la manutention et de la redevance portuaire. La simplification des processus administratifs, car toutes les étapes sont effectuées en ligne jusqu’au chargement des conteneurs par les camions. Il convient de mentionner que nous avons bénéficié d’une dérogation sur les coûts de stockage portuaire du PAK et de KCT pour tous les conteneurs de l’UNICEF à destination de Bangui à la suite de la crise sur ce corridor Garoua-Boulai. Cela a ajouté un certain effet de levier sur les opérations de l’UNICEF.
Quelles perspectives entrevoyez-vous sur les relations entre le port de Kribi et l’UNICEF ?
En regardant les avantages opérationnels et administratifs que nous avons rassemblés depuis que nous avons commencé à expédier nos marchandises via le port de Kribi, couplé à la rentabilité, nous avons fait un déplacement progressif de Douala au port de Kribi en tant que poste principal (point d’entrée) et nous sommes actuellement à plus de 95% du trafic de l’arrière-pays / conteneurs expédiés via Kribi. Toutes les marchandises destinées aux opérations de l’UNICEF au Cameroun sont toujours expédiées via Douala car l’entrepôt principal se trouve à Douala et l’expédition via Kribi ne serait pas rentable car un transport intérieur supplémentaire de Kribi à Douala serait nécessaire pour le stockage et la libération des équipements. Dans le cadre d’un projet à moyen terme, nous envisageons de renforcer nos opérations via le port de Kribi en augmentant nos volumes d’expédition et nous souhaitons que le PAK travaille à augmenter le nombre de services maritimes desservant le port de Kribi, ce qui rendra le port plus attrayant pour les transporteurs, augmentant ainsi la capacité de transport.
Cet article a été publié dans « La Lettre du PAK N°087 ». Le titre et le chapeau sont de la rédaction.