Le Conseil d’Administration du Port Autonome de Douala, réuni en sa 96ème session le 16 juin 2021, a approuvé les comptes de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) pour l’exercice clos au 31 décembre 2020. Les comptes sont bons et auraient pu être meilleurs n’eût été certains impondérables. Faustin Dingana, le Directeur Délégué de la RTC revient dans cet entretien sur les bons résultats et les défis de la structure dont-il a la charge.
La Régie du Terminal à Conteneurs du Port Autonome de Douala a relevé le défi de la reprise de la gestion du Terminal à Conteneurs malgré les prédictions d’échec. Qu’est ce qui pouvait justifier cette catastrophe annoncée ?
Une fois de plus, permettez-moi, avant de répondre à votre préoccupation, de transmettre et d’adresser à tous les personnels de la RTC, les vives félicitations du Conseil d’Administration du PAD et de la Direction Générale pour le travail abattu et les résultats obtenus au cours de l’exercice 2020.
Maintenant, vous devez comprendre que les conditions dans lesquelles le Gouvernement de la République, à travers le PAD, reprend l’exploitation du Terminal à Conteneurs ne suscitaient pas beaucoup d’optimisme. Mais c’était compter sans la détermination et la foi du Direction Général du Port Autonome de Douala et le patriotisme des personnels du PAD impliqués dans ce dossier et l’abnégation de ceux travaillant au terminal à Conteneurs.
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Tenez, quand nous arrivons au Terminal à Conteneurs, il n’ y a pas de base de données sur l’état d’apurement des conteneurs présents au terminal au 31 décembre 2019 ; il manque un inventaire officiel et formel du stock des conteneurs présents sur parc au premier janvier 2020; le système d’exploitation OSCAR par l’opérateur précédent a été démantelé; l’infrastructure informatique verrouillé par des clés informatiques afin de les rendre inutilisables ou du moins difficilement exploitables; les terre-pleins sont extrêmement dégradés; les engins de manutention vétustes et peu entretenus depuis 2019 par l’opérateur DIT; le système de facturation des prestations a été démantelé.
C’est dans ce même contexte que DIT a entrepris d’entretenir des tensions DIT au sein du personnel sous réquisition à travers le non-paiement de leurs salaires du mois de décembre 2019 ou le refus de liquider leurs droits au titre de la fin de leur relation contractuelle; certains cadres clé ont été démobilisé dont ceux en charge de la maintenance, du système d’exploitation, de la comptabilité́ et des affaires juridiques; les actes de nuisance orchestrés à travers des campagnes médiatiques internationales, par réseaux sociaux, dans le but de ternir l’image du PAD et de la RTC; les prédictions d’incapacité́ à gérer le terminal à conteneurs auprès des lignes maritimes, qui sans attendre de juger la RTC sur les opérations, ont aussitôt introduit sans justificatifs plausibles, des surcoûts de supposée congestion annoncée par cette campagne de dénigrement.
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Vous comprenez que face à cette situation, certains voyaient déjà l’échec de la RTC. Et vous comprenez aussi les desseins de ceux qui véhiculaient l’idée selon laquelle le PAD était incapable de gérer un terminal à conteneurs. Tout avait été mis en œuvre pour que la reprise de l’exploitation de ce pan d’activité par le PAD se solde par un échec.
Comment êtes-vous arrivés à surmonter tous ces écueils et atteindre les objectifs assignés à la RTC ?
L’État, qui est l’actionnaire unique, le Directeur général du Port Autonome de Douala et les personnels camerounais de la RTC sont ceux qui nous ont aidé à réussir. Disons-le d’emblée.
Cependant, le modeste Directeur délégué de la RTC que je suis, et mon expérience de Directeur de la Prospective au PAD il n’y a pas longtemps, je peux répondre que c’est le résultat de l’anticipation comme je l’ai précisé une fois. Car, face aux évènements inattendus, relativement au renouvellement de la concession du Terminal à Conteneurs, il fallait mettre en œuvre de nombreux scénarii capables pour chacun, d’être activé selon les cas qui se présentaient afin que les activités du Terminal se poursuivent sans heurts et assurer le service public portuaire sur le Terminal à Conteneurs après le départ de l’ancien concessionnaire, le 31 décembre 2019.
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L’anticipation, la prospective, c’est ce que font les entreprises tournées vers l’avenir. Elles pensent à l’avenir. Et le PAD est justement dans cette dynamique. La Direction Générale du Port Autonome de Douala, avec l’appui du Conseil d’Administration, a détecté les signaux annonciateurs d’un possible changement dans le processus d’attribution de la concession du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. Il a donc pris des mesures pour pouvoir agir très vite dans plusieurs cas de figure. Et l’absence d’un concessionnaire au 31 décembre 2019, était l’un de ces cas de figure. Vous comprenez donc qu’un travail important a été fait en amont et que le 2 janvier 2020, malgré des actes de sabotage, puisqu’il s’agissait clairement de ça, le déploiement de la stratégie de reprise en main de l’exploitation a été un succès.
Le Conseil d’Administration du Port Autonome de Douala réuni en sa 96ème session le 16 juin 2021 a approuvé les comptes de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) pour l’exercice clos au 31 décembre 2020. Et selon le communiqué que nous avons reçu, les résultats sont bons.
Contrairement aux prédictions, la Régie du Terminal à conteneurs a pu réaliser en fin d’exercice un chiffre d’affaires de 49 855 974 373 FCFA, pour un résultat bénéficiaire avant impôts de 18 647 627 500 FCFA et un résultat net bénéficiaire de 12 326 979 454 FCFA. La RTC a reversé au Port Autonome de Douala au titre de la redevance d’exploitation 15 710 558 599 FCFA, contre 4 300 000 000 FCFA reversé par DIT en 2019, et au trésor public à travers l’impôt sur le résultat 6 320 648 046 FCFA.
Précisons que ces résultats sont réalisés avec la systématisation de la baisse de 10 % sur les tarifs de prestation terre, instruite par l’Autorité Portuaire et la pandémie du Coronavirus.
Quelles sont les actions qui ont été mises en œuvre pour atteindre ces résultats ?
Pour relever les défis qui s’imposaient à nous dès le 2 janvier 2020, nous avons en procédure d’urgence déployé un nouveau système d’exploitation du terminal (NAVIS N4, dont une fois paramétré́, a fait fonctionner toutes les activités du terminal. Le système de facturation mis en indisponibilité a été monté de toutes pièces sur WinDev et Excel pour les premières semaines de facturation et remplacé plus tard par le déploiement du module NAVIS N4 Billing. Il nous fallait un réseau internet de très haut débit, et un abonnement au Cloud pour le stockage des bases de données d’exploitation, a été souscrit auprès du fournisseur principal CAMTEL et de SWECOM en backup. Une gestion spécifique et atypique des ressources humaines essentiellement constituées du personnel travaillant sous réquisition civile individuelle, afin de le maintenir motivé et engagé.
Des cadres de concertation ont été instaurés avec tous les partenaires commerciaux de la RTC (armateurs, chargeurs, transporteurs, commissionnaires agrée en douane, administration des douanes, etc.) dans le but de maintenir une transparence totale dans l’exploitation du Terminal à Conteneurs. De même une communication permanente de proximité́ a été instituée. Nous avons lancé des réparations urgentes des voies de circulation prioritaires du terminal à conteneurs, considérablement délabrés. Voilà quelques actions menées sur le terrain.
Ces actions, monsieur le Directeur délégué, que vous venez d’énumérer peuvent-elles conduire à elle seules la réussite de la reprise de l’exploitation du Terminal à Conteneurs par la RTC ?
Du tout… il y a le soutien et la confiance ô combien incommensurables que le Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Paul Biya a bien voulu accorder à la Direction générale du PAD pour mener à bien ce projet. Comment ne pas citer par ailleurs l’implication sans faille du Conseil d’Administration du PAD, le patriotisme chevillé au cœur des camerounais qui travaillaient sous l’ancien concessionnaire et qui ont accepté de poursuivre cette aventure avec la Régie. Certains compatriotes qui travaillaient jadis au terminal à conteneurs, il faut le préciser, ont décliné la proposition, et tenté d’ailleurs d’empêcher la reprise. Et que dire du précieux soutien des camerounais de tous bords, exprimé tous les jours dans divers canaux et qui contribuait à décupler nos efforts.
La réorganisation de la RTC intervenue par résolution du Conseil d’administration du PAD numéro 0747/20/CA/PAD du 27 juillet 2020, prorogeant la durée de vie de la RTC à trois ans renouvelables à compter du 1er janvier 2021, est venue mettre un terme aux incertitudes et rétablir toute la confiance de l’ensemble des partenaires, personnel et des clients à la RTC. Et Cette réussite est le résultat de la confiance placée en l’expertise camerounaise.
