Vous venez de prendre part aux travaux de la 41e session du Conseil de l’Association de Gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) à Douala. Quel est, selon vous l’importance d’un tel événement ?
Cette rencontre marque un tournant historique pour notre Association. En effet, après deux ans de fonctionnement au ralenti, à cause de la pandémie du COVID 19, qui nous a contraint à tenir nos réunions statutaires en visioconférence, nous avons renoué, à travers le Conseil, avec nos usages de rencontres présentielles.
Lorsqu’en 1972, à Freetown en Sierra Leone, les pères fondateurs de l’AGPAOC, dont fait partie le Cameroun, donnaient naissance à notre Association, ils avaient certainement créé ce qui allait devenir au fil des années, la principale plateforme de concertation et d’intégration entre les Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette dynamique doit être maintenue auprès de nos organismes, afin de faire efficacement face aux défis de notre temps.
A ce sujet justement, la question de la digitalisation des ports camerounais a été évoquée. A Douala, vous envisagez de mettre en service un prologiciel de gestion portuaire. Les ports camerounais peuvent-ils relever le défi de la digitalisation ?
L’un des principaux défis réside au niveau de la nécessité pour les ports de s’adapter aux nouvelles stratégies des armateurs, caractérisées par le gigantisme des navires, la diminution du nombre de liaisons des navires dans les ports, et l’augmentation significative des volumes embarqués qui en découlent.
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Cameroun : La transition numérique au cœur des travaux du 41ème Conseil de l’AGPAOC
Mais il y a d’autres défis majeurs que vous avez relevés dans votre question, et auxquels nos ports font face. C’est celui de la transition numérique, à travers la digitalisation des services portuaires, gage de la compétitivité et de l’attractivité de nos plateformes. C’est sans doute pour s’adapter à cette nouvelle donne, que plusieurs ports de la Côte Ouest Africaine ambitionnent de se positionner aussi bien comme ports d’éclatement, en développant des services de transbordement, que comme des « smart sports » dotés des processus modernes de traitement des navires et des marchandises pour garantir une plus grande fluidité des opérations portuaires.
La digitalisation se présente comme un avantage compétitif indéniable permettant une meilleure efficacité opérationnelle et un accroissement de l’attractivité des ports. C’est donc à juste titre que le thème central de la table ronde des directeurs généraux de notre Conseil est axé sur la digitalisation portuaire. A l’effet de proposer à nos organismes portuaires la stratégie idoine à mettre en œuvre pour assurer un plein succès à leurs projets de transition numérique.
Parallèlement à ces travaux techniques, nous sommes appelés à nous réunir au sein du Comité Directeur de notre Association, afin de discuter des questions essentielles qui engagent la vie et l’avenir de notre association, à l’instar des reformes juridiques et institutionnelles qui s’imposent à notre association pour lui impulser le dynamisme nécessaire à l’atteinte des résultats escomptés. Il est souhaitable que nous nous y penchions de manière sérieuse.
NB: Ceci est un extrait de l’allocution du Directeur Général du PAD. Le titre et les questions sont de la rédaction.
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