En 2023, l’Etat du Cameroun entend accorder 300 milliards de FCFA au titre des subventions des prix des hydrocarbures à la pompe contre 625 milliards en 2022 et 100 milliards en 2021. L’information est contenue dans le « document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2023-2015 ».
« Le coût des subventions des hydrocarbures à la pompe qui sont projetées à 300 milliards en 2023, constitue également un risque majeur pour la soutenabilité budgétaire de sur la période 2023-2025, si la crise Russo-ukrainienne ne s’estompe pas cette année et continue de faire pression sur les cours mondiaux du pétrole », révèle le document susmentionné.
La décision du gouvernement de vouloir réduire de moitié ses subventions est tributaire de deux facteurs. Premièrement, une baisse du cours du baril de pétrole sur le marché international à 89 dollars US contre 101,80 dollars actuellement.
Mais cela dépendra en grande partie de l’issue du conflit russo-ukrainien qui est loin d’avoir livré tous ses épisodes. Le gouvernement préfère miser sur un apaisement pour les années avenirs et projette un prix de baril de 66,5 dollars en 2024 et 2025, soit près de la moitié du prix actuel.
Si la baisse se concrétise l’Etat va dépenser moins d’argent sur les subventions des carburants certes, mais ses recettes pétrolières vont aussi s’amoindrir. «L’évolution du cours mondiaux du baril de pétrole présente un risque pour les recettes pétrolières projetées dans les budgets 2023».
Ensuite, il y’a les exigences du Fonds Monétaire international(FMI) au sujet de la réduction voire la suppression de ces subventions. Pour l’institution de Bretton Wood « l’augmentation du coût des subventions aux carburants serait difficile à maintenir dans le cadre des projections actuelles des prix internationaux du pétrole », indique un récent communiqué rendu public à la suite d’une mission du FMI qui a séjourné à Yaoundé, dans le cadre de la deuxième revue des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit.
Le FMI croit savoir que l’impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le budget est mitigé, « car l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants (estimées à 2,9 pour cent du PIB, contre 0,5 pour cent en 2021) visant à maintenir inchangés les prix de détail administrés des carburants. L’augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d’autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d’investissement (…)».
Aliya ABOUBAKAR