Selon nos informations, près de 500 camions sont immobilisés depuis mardi dernier dans la localité de Gouna, région du Nord. Dans un document que BOUGNA a pu lire, les organisations socioprofessionnelles des travailleurs des transports routiers du Cameroun parlent d’une « réaction aux tracasseries des peletons routiers motorisés».
Le préavis de grève adressé au Premier Ministre ce 1er décembre apporte des éclairages sur une crise qui couve depuis plusieurs mois. Les récriminations des transporteurs et camionneurs portent sur cinq points.
Le nouveau texte du Ministre des Travaux Publics (MINTP) sur le gabarit ; le texte du Premier Ministre autorisant le transport pour compte propre ; l’existence des ponts bascules sur des tronçons vétustes et non fonctionnels ; l’installation des postes de péage sur des routes non entretenues, entraînant un surcoût très important en entretien des camions.
Le cinquième point porte sur l’excès de zèle des Forces de maintien de l’Ordre « avec des amendes fantaisistes quand vous refusez de vous plier à la corruption, et surtout celui de la brigade de peloton routier qui brille par des exactions même physique », peste un transporteur.
Main tendue
Le 10 octobre dernier, pour apporter une solution à cette situation, lesdites organisations saisissent le Premier Ministre. « Dans cette correspondance, nous rappelions au Premier Ministre la recrudescence des tracasseries sur nos axes routiers », précisent-ils.
« Nous déplorions à l’occasion l’onction de certaines unités administratives dans la commission des abus et autres maltraitances dont sont victimes nos camarades sur le terrain », ajoute un autre signataire.
Cette correspondance est restée lettre morte. Ignorant ainsi « les alertes et les risques imminents de perturbation des activités sur ce corridor». Pour les organisations socioprofessionnelles, c’est la récente note d’information signée par le Ministre des Travaux Publics qui est venue sonner le glas de l’activité de transport.
Mot d’ordre de grève
« Il nous est quasiment impossible de nous mouvoir aujourd’hui, sur tout le périmètre national au risque de nous heurter à la répression féroce non seulement des agents des stations de pesage, mais aussi et surtout des gendarmes routiers qui, avec un zèle indescriptible, dictent leur loi aux professionnels», pleurent-ils.
Un mot d’ordre de grève est annoncé pour le 09 décembre 2022. Il s’agit d’un « arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire national » qui ne prendra fin que lorsque des solutions idoines seront trouvées, frappent les syndicats.
Ce vendredi midi, une réunion de crise a été convoquée par le Ministre des Travaux Publics. La suite de ces assises sera déterminante pour les prochains jours.