Depuis ce 19 juin, le Port Autonome de Kribi (PAK) accueille les réunions des Comités Techniques de l’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette fois, les experts vont tabler sur les enjeux de sécurité dans la gestion des déchets en prenant le cas des épaves; la problématique de la disponibilité de l’énergie électrique dans les ports; et la thématique liée au rôle du chargé d’affaires dans le processus de renforcement de la coopération interportuaire. Rencontré en marge des travaux, Jean Marie KOFFI, Secrétaire Général de l’AGPAOC, a bien voulu réagir à une thématique essentielle. Celle de la gestion des déchets.
Vous prenez part, depuis ce 19 juin, aux réunions des Comités techniques de l’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) qui se tiennent à Kribi. L’une des problématiques qui fera l’objet d’une grande attention, c’est la question des déchets. Pourquoi est-ce si important ?
Nous sommes environnés par des déchets de toutes natures. Nous avons même des problèmes de leur évacuation. Aujourd’hui, des technologies innovantes sont mises en place pour récupérer les déchets.
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Ces déchets sont vendables, parce que transformables pour donner de nouvelles énergies. Les ports d’Afrique en général subissent d’énormes pressions sur la mise en place de nouvelles énergies afin d’accueillir des navires. Ces déchets peuvent produire. On dit souvent que rien perd, tout se transforme. Les déchets que nous produisons, nous devons les valoriser, et essayer d’en constituer une plus-value. Les ports étant des frontières entre leurs pays et le reste du monde, il est bon de regarder comment les experts de cette zone économique Afrique de l’Ouest et Afrique centrale peuvent réfléchir à la transformation de ces déchets et que ce soit bénéfique pour leurs pays.
Nous avons des problèmes de décharges, nous avons des problèmes de collecte des déchets de navires. Vous vous souvenez du problème du Probo Koala en Côte d’Ivoire. C’est une tragédie environnementale survenue en 2006.
Le navire Probo Koala, affrété par la société Trafigura, avait déchargé environ 581 tonnes de déchets toxiques à Abidjan. Ces déchets contenant des substances dangereuses comme le sulfure d’hydrogène et des composés organiques sulfurés, ont été dispersés dans plusieurs quartiers de la ville. Les conséquences ont été dramatiques. Plusieurs personnes ont perdu la vie et des dizaines de milliers d’autres ont souffert ou souffrent encore d’intoxications et de problèmes respiratoires. C’est une affaire qui a mis en lumière les dangers du transport et du traitement inadéquat des déchets toxiques.
C’est aussi des déchets des navires. Aujourd’hui, ils peuvent être transformés pour créer une nouvelle énergie. Il est bon que les ports prennent cette problématique au sérieux et développement des sources d’énergie à partir des déchets des navires.
Un mot sur la coopération interportuaire. Le secteur, aujourd’hui en proie à la concurrence et aux investissements vers des infrastructures encore plus grandes ne donne-t-il pas l’impression que cette coopération interportuaire est en souffrance ?
La coopération interportuaire ne souffre pas. Mais le rappel permet tout simplement de renforcer cette coopération interportuaire. Vous vous souvenez que nous avons des intelligences au sein de notre région. C’est vrai, que dans la coopération, nous ne nous limitons pas à notre zone économique. Nous irons aussi vers d’autres pays. En Europe, en Amérique, en Chine, etc. Mais nous-mêmes, nous devons pouvoir compter sur nous si nous devons développer quelque chose de durable. Donc c’est important. Ça se fait en famille, ça se fait dans notre zone économique, et nous avons les intelligences pour.
Donc, en les réunissant ici à Kribi, si en développant ce port, de nouvelles technologies s’imposent, il est bon de s’abreuver auprès de Kribi, auprès aussi des anciens. Cet échange est bénéfique, il est bon que nous le fassions. En le développant, ce n’est pas juste de faire de la farce. Il est bon de dire oui, nous le pouvons. Et nous le pouvons avec les experts portuaires.