Longévité : Ces DG et DGA des entités publiques dans le viseur des lois de 2017

0
Les Directeurs généraux hors-la loi dans le viseur de la justice

Sur 86 entités publiques que compte le Cameroun, 54 Directeurs Généraux seront illégaux en 2026. C’est le contenu d’une communication de 13 pages, produite par le Professeur Viviane ONDOUA BIWOLE. Dans le secteur des transports, quatre d’entre Directeurs généraux sont répertoriés, dont un certain Adolphe MOUDIKI, qui compte 31 ans de trône à la tête de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH).

C’est un rapport pour le moins inquiétant que vient de produire le Pr. Viviane ONDOUA BIWOLE. Ancienne Directrice générale adjointe de l’Institut Supérieur de Management Public (ISMP), elle est l’auteur de « République exemplaire : En juillet 2026, un total de 86 DG et DGA seront dans l’illégalité ».

Il s’agit d’une « communication » selon ses propres termes, qui vise à « prévenir d’une crise potentielle ou éventuelle et aussi alerter les autorités sur le risque de non-conformité des Directeurs Généraux et Directeurs Généraux Adjoints des entreprises et établissements publics camerounais ».

Celle qui a déposé sa démission en en 2019, pour se conformer à la loi, fonde sa communication sur les lois de 2017, relatives au fonctionnement des entreprises et établissements publics au Cameroun.

« Comme pour les PCA, le mandat des directeurs généraux et directeurs généraux adjoints est régulé comme celui des PCA. Il est de 3 ans renouvelable 2 fois, soit un maximum de 9 ans. Ainsi, au plus tard le 12 juillet 2026, les DG et DGA en poste en 2017 auront fait 9 ans ; au-delà, ils rentreront dans l’illégalité, pour dire autrement : ces postes seront tous vacants », alerte-t-elle.

DG hors-la loi

Dans le secteur des transports, quatre Directeurs généraux sont, au sens des lois de 2017, en situation d’illégalité. Avec 34 ans passés comme Directeur général (il a été nommé en 1989), TIATI A NGAE peut avoir été oublié à la très peu connue Unité de traitements agricoles par voie aérienne (UTAVA).

La situation est la même pour Adolphe MOUDIKI, Directeur Général de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH). Arrivé à la tête de l’entreprise en 1993, il y est encore aujourd’hui, 31 ans après.

Tout comme Thomas OWONA ASSOUMOU, Directeur Général de la Société anonyme des Aéroports du Cameroun (ADC). Installé en 2009, il est toujours en poste, 15 ans après. Il est donc déjà en situation d’illégalité, au sens des lois de 2017.

Auguste MBAPPE PENDA, Directeur Général du Conseil National des Chargeurs du Cameroun, complète cette liste de Directeurs généraux exerçant en situation d’illégalité. Installé en 2006, il compte déjà 10 ans à la tête de cet organisme corporatiste.

Encore dans la légalité

Contrairement à leurs collègues, Patrice MELOM, Directeur Général du Port Autonome de Kribi (PAK), et Cyrus NGO’O, Directeur Général du Port Autonome de Douala (PAD), exercent en toute légalité. Installés en 2016, ils ne comptent que huit ans à la tête de leurs structures respectives.

Mais, anticipe Viviane ONDOUA BIWOLE, en 2026, ils auront passé 10 ans au poste de Directeur Général, et seront donc considérés comme des DG hors-la loi, au sens des textes de 2017.

« Si nous partons de l’hypothèse que ceux qui étaient en poste au moment de la promulgation des lois de 2017 devraient être remplacés tous au plus tard le 12 juillet 2026, nous sommes exposés à un risque social important », alerte Viviane ONDOUA BIWOLE.

L’inquiétude est surtout amplifiée par le fait que « en effet, en 2026, en plus du renouvellement dans les entités publiques (PCA, DG et DGA) on connaîtra le renouvellement des députés et des maires. C’est environ 180 députés, 360 maires, 55 PCA, 53 DG et 32 DGA qui connaîtront un renouvellement soit au total de 680 dirigeants. Il faut ajouter à cela tout l’exécutif régional, ce qui fait plusieurs centaines de personnes dont le bail sera renouvelé », calcule-t-elle.

Dans son document de 13 pages, Viviane ONDOUA BIWOLE ne tire pas seulement la sonnette d’alarme sur les DG et DGA en situation d’illégalité ou en cours de l’être. Elle rappelle aussi qu’à ce jour 24 entités publiques fonctionnent sans poste de Directeur général adjoint dans leur organigramme. C’est le cas de la Société Nationale De Raffinage (SONARA) et de la Société Nationale Des Hydrocarbures (SNH).

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here