Repositionner le port fluvial de Garoua au cœur de l’Economie nationale. C’est l’objectif visé par un important projet de réhabilitation que vient de lancer le gouvernement, à travers le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT).
L’infrastructure, qui, dans les années 1960 atteignait déjà un trafic de 60 000 tonnes de marchandises par an, a perdu de sa superbe, au fil du temps. Les navires qui, jadis, jetaient l’ancre sur les berges du Logone, ont progressivement cédé la place aux pirogues. Avec comme conséquence, un trafic qui, depuis les années 1990, n’a pas dépassé les 12 000 tonnes de marchandises.
Pour porter à bien ce projet, le gouvernement a sollicité l’accompagnement technique du Port Autonome de Douala (PAD). Une entreprise qui a fait ses preuves dans le repositionnement du port de Douala dans la sous-région.
« Le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire a formellement saisi le Port Autonome de Douala et son expertise sur deux aspects principaux. Le premier aspect c’est celui du draguage. Tout le monde sait que nous avons à peu près une cinquantaine d’années d’expérience en cette matière », réagit Cyrus NGO’O, Directeur général du Port Autonome de Douala.
« Ensuite, le gouvernement envisage de réhabiliter le port fluvial de Garoua, à l’effet de lui donner la dimension qui lui a été assignée depuis la réforme portuaire de 1998. Tout le monde connaît l’impact que peut avoir un port dans une économie, et particulièrement s’agissant de la ville de Garoua, il est question de faire de Garoua, une ville portuaire, et par conséquent, le poumon économique de l’ensemble des trois régions. Il est question de mettre en place des structures qui vont répondre à cet objectif-là », poursuit-il.
Effets induits
Pour repositionner le port fluvial de Garoua dans son rôle de poumon économique du Septentrion, le Port Autonome de Douala a déjà sa petite idée dans la tête. « Nous avons l’ambition de proposer au gouvernement d’élaborer un schéma directeur de développement, qui va être la boussole à travers laquelle tous les projets structurants vont se mettre en place pour atteindre cet objectif », conclut Cyrus NGO’O.
Sur cette infrastructure qui a plusieurs fois été au cœur de projets de réhabilitation sans succès, l’Etat du Cameroun surfe donc sur la bonne vague. « Le développement du Port fluvial de Garoua, depuis sa création aurait permis de booster l’économie dans la partie septentrionale du pays et faire face efficacement à l’extrême pauvreté des trois régions qui la constitue, évitant à Boko Haram de trouver la chair à canon », rumine un opérateur économique.
La Réhabilitation-Modernisation du Port fluvial de Garoua dont les activités vont irradier toutes les trois régions septentrionales sera non seulement une aubaine politique et économique pour notre pays.
