Transport urbain : Le badge professionnel de la discorde

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Des Taxis à la Poste Centrale. Principal moyen de transport en zone urbaine

Dans une correspondance datée de ce 29 mai, et adressée au Ministre des Transports, le Collectif des leaders des organisations socioprofessionnelles des transports routiers du Cameroun appelle à la suspension immédiate des opérations de répression annoncées pour ce lundi, 2 juin 2025.  Il s’agit des opérations de répression des transporteurs urbains par taxi et moto-taxis qui ne se seront pas soumis au port obligatoire des nouveaux badges d’identification professionnelle.

Cette interpellation fait suite à la diffusion d’un communiqué radio-presse N° 044 en date du 6 mai 2025, relayé massivement sur les réseaux sociaux, et exhortant les syndicats à sensibiliser leurs membres à l’application du Décret N°2022/8802/CAB/PM du 10 octobre 2022. Ce texte institue le port obligatoire d’un badge de sécurité pour les conducteurs des véhicules affectés au transport public, qu’il soit urbain, interurbain, périurbain ou rural.

Or, selon le collectif signataire de la lettre, cette mesure, bien que saluée sur le principe, souffre dans sa mise en œuvre d’un manque de clarté réglementaire et d’une absence de concertation suffisante avec les acteurs de terrain. En particulier, les représentants syndicaux notent que les spécimens de badges définis par sous-secteur (moto-taxis en blanc, taxis en jaune, minibus/autobus en bleu, transport rural en vert) n’ont jamais été officiellement présentés ni distribués. À cet égard, le collectif souligne que les articles 2, 3 et 4 du décret ne peuvent être correctement appliqués en l’absence des précisions techniques attendues du ministère.

Le Collectif alerte également sur l’absence d’un mécanisme formel de répartition et de régulation de ces badges au sein des différentes organisations syndicales. Il en découle un risque élevé de confusion, voire d’abus, dans les opérations de contrôle annoncées.

« Nous n’avons jamais vu aucun spécimen des badges cités plus haut, et nous ignorons même comment devrait se faire la répartition de la régulation syndicale ainsi que la cadence des contrôles », déplorent les signataires dans leur courrier.

Face à ces incertitudes, le Collectif plaide pour une suspension provisoire des opérations de répression, dans l’attente d’un cadre d’application plus structuré et conforme aux réalités du terrain. Cette démarche vise à préserver la paix sociale, tout en permettant une mise en œuvre progressive et concertée de la réforme.

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