Entretien routier : Le Fonds Routier devient un établissement public autonome

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exécution des travaux d'entretien routier sur financement du Fonds Routier

Le gouvernement camerounais a franchi une étape majeure dans la modernisation de la gestion de ses infrastructures routières. Le Décret n°2025/293 du 10 juillet 2025, signé par Paul BIYA, le Président de la République, réorganise en profondeur le Fonds Routier, désormais érigé au rang d’établissement public à caractère spécial, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.

Cette réorganisation vise à sécuriser durablement le financement de l’entretien et du développement du réseau routier camerounais, tout en renforçant la transparence dans la gestion des ressources.

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Le nouveau Fonds Routier aura pour missions principales de collecter et gérer les ressources destinées à l’entretien, aux études, aux investissements et à l’indemnisation liée aux projets routiers ; de financer les programmes de sécurité routière et de protection du patrimoine routier ; et de gérer les péages routiers et autoroutiers non concédés.

Le décret institue trois guichets spécialisés. Le guichet entretien routier, pour les travaux courants et périodiques sur les routes nationales, régionales et communales. Le guichet études et investissements, dédié aux nouvelles constructions et réhabilitations. Et le guichet indemnisation, pour couvrir les compensations dues dans le cadre des projets routiers.

Une fongibilité des ressources est prévue, permettant une certaine flexibilité dans l’allocation des fonds selon les urgences ou priorités.

Contrôle accru et gouvernance renforcée

Sous double tutelle technique et financière des Ministères des Travaux Publics et des Finances, le Fonds Routier sera soumis à un suivi rigoureux, avec des audits internes et externes. Sa gestion quotidienne sera assurée par un Directeur Général, sous le contrôle d’un Conseil d’Administration composé de représentants de la Présidence, du gouvernement et des collectivités territoriales. En somme, Aubin ESSAIE MOUSSA, actuel administrateur du Fonds Routier, deviendra Directeur Général du Fonds Routier.

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Autre innovation majeure : le décret précise que 95 % des ressources collectées seront consacrées directement au financement des programmes routiers, contre 5 % pour les charges de fonctionnement.

Le financement proviendra notamment des amendes liées aux infractions routières ; des taxes spéciales sur les produits pétroliers ; des recettes des péages et droits de transit ; de dons et subventions diverses. Toutes les ressources seront considérées comme des deniers publics, logées à la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC).

Le réseau routier retrace son avenir

Cette réforme intervient dans un contexte où l’état des infrastructures routières reste un enjeu crucial pour l’économie camerounaise, tant pour la mobilité intérieure que pour les échanges sous-régionaux. En instaurant un cadre juridique et financier plus solide, le gouvernement espère garantir une meilleure préservation du patrimoine routier, mais aussi attirer davantage de financements extérieurs pour moderniser ses routes.

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Le décret prévoit par ailleurs la dissolution du Programme de Sécurisation des Recettes Routières, dont les actifs et le personnel seront intégrés au nouveau Fonds Routier. Avec ce nouveau cadre, le Cameroun entend se doter d’un instrument moderne et performant, capable de soutenir ses ambitions en matière d’infrastructures et de développement économique.

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