En campagne dans la région de l’Extrême-Nord ce 07 octobre, Paul BIYA, Président de la République et candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain, a placé les infrastructures routières au cœur de son discours. Dans cette région fortement impactée par la détérioration avancée de la Route Nationale N°1, le Chef de l’État a rappelé les avancées enregistrées ces dernières années.
« Je sais les attentes qui sont les vôtres en matière d’infrastructures. Qu’elles soient routières, énergétiques, éducatives ou sanitaires. Beaucoup a été fait en la matière. Ici et ailleurs. Le réseau de routes bitumées n’a cessé d’augmenter au fil des années et se situe aujourd’hui à près de 10 700 kilomètres », a déclaré Paul BIYA.
Le candidat à sa propre succession a particulièrement insisté sur les axes stratégiques en cours de relance, notamment Mora–Dabanga–Kousséri, Ngaoundéré–Garoua ou encore Ebolowa–Akom II–Kribi. « Nous nous sommes battus au cours des dernières années pour mobiliser les financements nécessaires. Ces efforts ont finalement été couronnés de succès. À date, les entreprises chargées de l’exécution des travaux ont été sélectionnées et ont entamé leur déploiement sur le terrain. Les travaux vont enfin pouvoir démarrer », a-t-il assuré, promettant la fin prochaine des longues années d’attente des usagers.
Au-delà de ces grands axes structurants, Paul Biya a annoncé la mise en œuvre d’un programme spécial de réhabilitation des axes routiers dégradés et de construction de nouvelles routes, qui bénéficiera de moyens financiers conséquents. L’objectif : améliorer la mobilité, désenclaver les régions et soutenir la relance économique nationale.
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Avec près de 121 873,01 km, le réseau routier du Cameroun reste en majorité constitué de routes en terre (elles représentent près de 90%). Entre 2021 et 2024, le linéaire du réseau routier bitumé est passé de 9 133,69 km à 10 575,94 km. Soit une progression de 1 442,25 km. La densité du réseau routier, sur cette même période, a cru de 3,08%.
Fonds routier de 2e Génération
Dans un contexte marqué par la difficile mise en œuvre de la stratégie d’entretien des routes en terre, le Président de la République annonce donc de grands changements. Il pourrait s’appuyer en cela sur le Fonds Routier, dont les pouvoirs viennent d’être renforcés, suite à un décret signé de ses mains le 10 juillet dernier.
Jadis plafonné à moins de 50 milliards de FCFA, le Fonds Routier de deuxième génération voit son assiette financière s’étendre. Il devient un établissement public à caractère spécial, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Une réorganisation qui va sécuriser durablement le financement de l’entretien et du développement du réseau routier camerounais, tout en renforçant la transparence dans la gestion des ressources.
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Le nouveau Fonds Routier aura pour missions principales de collecter et gérer les ressources destinées à l’entretien, aux études, aux investissements et à l’indemnisation liée aux projets routiers ; de financer les programmes de sécurité routière et de protection du patrimoine routier ; et de gérer les péages routiers et autoroutiers non concédés.
Ce nouveau mécanisme de financement reposera sur trois guichets spécialisés. Le guichet entretien routier, pour les travaux courants et périodiques sur les routes nationales, régionales et communales. Le guichet études et investissements, dédié aux nouvelles constructions et réhabilitations. Et le guichet indemnisation, pour couvrir les compensations dues dans le cadre des projets routiers. Une fongibilité des ressources est prévue, permettant une certaine flexibilité dans l’allocation des fonds selon les urgences ou priorités.