La circulation des personnes et des biens est fortement perturbée depuis ce jeudi à Meiganga (département du Mbéré, région de l’Adamaoua au Cameroun) suite à une altercation entre un gendarme et un camionneur. Selon nos informations, lors d’un contrôle, le gendarme aurait infligé une gifle à un camionneur.
Courroucés par cette attitude, les autres camionneurs, par solidarité, ont décidé d’immobiliser leurs engins le long de ce corridor stratégique qui relie le Cameroun à ses deux pays frères: le Tchad, à la République centrafricaine.
Descendu sur le terrain pour apaiser la situation, Ribouem à Moungam Louis Florent, Préfet du département du Mbéré, a pu s’entretenir avec les manifestants. Ceux-ci, pour reprendre leurs activités, ont exigé la destruction du poste de contrôle routier de Nandéké. Demande acceptée par l’autorité administrative, qui, dans une décision prise ce 04 décembre, « suspend jusqu’à nouvel ordre », ledit poste de contrôle routier.
Situation encore tendue
La situation reste cependant encore tendue sur ce corridor stratégique. Alors que le Cameroun sort difficilement de la crise post-électorale (le transport routier des marchandises et des personnes avait été fortement paralysé), le mouvement d’humeur des chauffeurs à Meiganga est particulièrement préoccupant.
Craignant un enlisement de la situation, des responsables syndicaux sont d’ores et déjà montés au créneau pour se désolidariser de leurs chauffeurs, et tenter de trouver une piste de sortie de crise. Dans un communiqué rendu public ce même jeudi, lesdits responsables saluent le « professionnalisme, l’écoute et la bonne volonté des autorités compétentes », tout en pointant du doigt ce qu’ils considèrent comme un acte de chantage.
« Malgré les efforts d’apaisement, nous constatons avec regret que certains groupes de conducteurs persistent dans une logique de blocage, estimant que les réactions des autorités sont insuffisantes », regrettent lesdits responsables syndicaux.
« Par conséquent, nous nous désolidarisons de toute initiative ou action qui irait à l’encontre du dialogue, de la paix sociale et de la stabilité. Et réaffirmons que le chemin de la responsabilité, du respect des institutions et de la concertation reste notre unique voie », concluent-ils.
Tracasseries routières
Plusieurs fois cité parmi les pays les plus corrompus du monde, le Cameroun est régulièrement accusé par ses voisins de l’hinterland. Notamment pour le nombre pléthorique de postes de contrôles routiers installés sur ses corridors.
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Dans un rapport rendu public en 2022, le Ministère camerounais de la Défense identifiait 66 postes de contrôle routier, dont 39 considérés, comme irréguliers sur le corridor Douala-N’Djamena. Plusieurs organisations des transporteurs s’accordent à dire qu’en moyenne, les tracasseries routières leur font perdre 140 000 FCFA par voyage. Soit plus de 2 milliards de FCFA par mois, versés dans les poches de particuliers.







































