Dans un communiqué rendu public ce 05 décembre, la Fédération des Organisations Syndicales Autonomes des Transports (FOSAT) dénonce l’enlisement de la grève des camionneurs sur l’axe Ngaoundéré-Meiganga, suite à l’altercation survenue le 03 décembre.
« La FOSAT informe la communauté nationale et internationale, le gouvernement, les FMO, les FDS, qu’une grève des camionneurs a lieu à l’entrée de la ville de Meiganga depuis, le 03 décembre 2025, à la suite d’un incident fortuit entre un chauffeur de camion poids-lourds et un gendarme. De cas isolé, cet incident est en train de prendre une ampleur nationale et des tentatives de récupération politique commencent à prospérer », alerte Lambert ONGUENE, Président fédéral de la FOSAT.
Revenant sur les faits, il explique que c’est dans la nuit du 02 au 03/12/2025, à l’entrée de la ville de Meiganga, qu’un chauffeur de camion a été giflé au niveau du contrôle de gendarmerie qui s’y trouve.
« Echaudé, le chauffeur a placé son camion au travers de la route. Route à grande circulation, aussitôt un embouteillage monstre s’est constitué de part et d’autre des 2 voies de la route. Les chauffeurs instinctivement ont exprimé leur solidarité envers leur collègue giflé. Comme si cela ne suffisait pas, les populations riveraines ont apporté leur appui aux camionneurs en colère ».
« Tous estimaient que ce poste de contrôle était un pôle de racket, non seulement des chauffeurs, mais aussi des populations. La corruption se pratiquait à ciel ouvert. La foule a exigé que les gendarmes démantèlent eux-mêmes leur poste de contrôle, ce qui a été fait », ajoute-t-il.
Malheureusement, la situation ne s’est pas calmée pour autant. Les camionneurs sont restés campés sur leur position, prétextant qu’ils ne lèveraient pas le blocus tant qu’il n’y aurait pas de garantie que le poste de contrôle n’allait plus être remis en service.
Récupération politique.
Selon Lambert ONGUENE, « cette exigence tire sa légitimité du fait que les tracasseries des contrôles des FMO, font partie des revendications itératives des transporteurs depuis des décennies, mais sans suite. Que mieux, au cours d’une récente sortie de monsieur le ministre des transports il avait clairement été indiqué que les contrôles routiers devaient plus être orienté vers la sensibilisation jusqu’à nouvel ordre. Malheureusement, les FMO ne l’ont pas compris de cette oreille. Elles continuent à n’en faire qu’à leur tête. Voilà la vérité des faits et le nœud du problème ».
Pour le Président fédéral de la FOSAT, ce mouvement d’humeur n’est rien d’autre qu’une récupération politique. « Les camionneurs n’ont jamais fait une déclaration politique liée au changement de régime ou toutes autres revendications liées à la crise post-électorale. Halte à la récupération politique grossière. Cette récupération politique veut faire croire que les camionneurs sont versés en politique en prenant position pour un candidat contre un autre ».
« S’ils sont libres de le faire individuellement ou collectivement, il n’en n’est pas question pour le cas d’espèce où les camarades veulent seulement une solution enfin définitive sur la question des contrôles routiers tracassiers », analyse-t-il.
Dénonciation
Dans son communiqué, la FOSAT dénonce les attitudes de certains acteurs. Notamment « les hommes et femmes politiques qui félicitent les camionneurs d’avoir rejoint le camp du changement, ce qui n’est pas vrai ! »
« D’autres par contre font des notes d’information au gouvernement très alarmantes, où ils font croire que c’est un mouvement de grève sans leadership qui est en train de prendre une ampleur insurrectionnelle et font semblant de s’inquiéter hypocritement des dégâts qu’une intervention militaire provoquera ».
Il en profite pour tirer sur des lanceurs d’alerte qui, « comme à leur accoutumée, se glosent de l’héroïsme des camionneurs qui enfin rejoignent le camp du changement. Ils ont même déjà annoncé une colonne militaire qui se dirige déjà vers Meiganga pour faire régner l’ordre et la loi », déplore Lambert ONGUENE.
Aussi, clôturant son communiqué, « la FOSAT récuse cette manipulation grossière qui peut aboutir à un bain de sang inutile, à des arrestations injustifiées. Il suffit de mobiliser un dialogue social sincère et d’offrir toutes les garanties que la suspension de certains contrôles routiers dans leur format actuel comme préconisé par le ministre des transports allait être respectée ».
« Contrairement à tout ce qui se dit, depuis le déclenchement de la grève, la FOSAT est au four et au moulin. C’est une préoccupation corporatiste dont le gouvernement a toutes les solutions pacifiques. La balle est au camp gouvernemental », conclut l’organisation syndicale.







































