Emmanuel N Djoumessi : « Les voies de raccordement à l’autoroute Yaoundé-Douala avancent convenablement »

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Emmanuel Nganou Djoumessi, Ministre des Travaux Publics

Rencontré à l’issue des travaux de la troisième revue des projets d’infrastructures du Ministère des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi a bien voulu répondre à nos questions. Notamment sur les projets réalisés sous le Partenariat Public-privé.

Vous venez d’achever un marathon de quatre jours. La traditionnelle revue des projets d’infrastructures inscrits dans la Maîtrise d’Ouvrage du Mintp. Quel bilan peut-on faire ?

Le programme d’appréciation des cadences d’exécution des 71 projets d’infrastructures répartis dans les trois réseaux routiers au Cameroun s’achève. Un point a été fait sur 41 bacs de franchissement répartis dans les régions du Centre, du Sud, de l’Est et de l’Extrême Nord. 32 bacs appartiennent à l’Etat. Ils sont exploités par les Maires des Communes concernés avec le concours financier et l’appui technique du Ministère des Travaux Publics.
Lors des échanges, des faiblesses techniques, administratives et financières ont été relevées sur bon nombre de projets de routes et ouvrages d’art.
Je voudrais me féliciter des avancées enregistrées sur les axes comme Mengong-Sangmélima, 74km, Nsimalen-Mbalmayo-Ebolowa, 133km, Bonepoupa-Yabassi, 50km, Tonga-Bafoussam-Babadjou,110km, Bikoula-Djoum,38km ainsi que la reprise des travaux sur l’axe Babadjou-Bamenda. Je me félicite de l’achèvement des travaux de l’axe Maroua-Mora, et la structuration en cours de Maroua-Moutourwa.
J’invite les collaborateurs à faire du suivi et de l’accompagnement des entreprises, une obligation de tous les instants. Ils doivent s’impliquer à lever tous les obstacles aux avancées dans le cadre des réunions de chantier.

L’autoroute Yaoundé-Douala est achevée depuis 2021, et sa réception provisoire a été prononcée en décembre 2021 dernier. Mais au niveau des voies de raccordement, l’accès à l’autoroute n’est pas prêt. Pourquoi ?

Il faut comprendre qu’il y a le raccordement de l’autoroute au réseau national et le raccordement au réseau urbain de Yaoundé. Sur le raccordement au réseau urbain de Yaoundé, les travaux sont pratiquement achevés. Ce que je peux vous affirmer. Le raccordement au réseau des nationales par la RN3 du côté de Boumnyebel, les travaux avancent. Là-bas, nous avons un souci en ce qui concerne l’aménagement du carrefour Boumnyebel lui-même, où, comme vous pouvez le voir, les emprises sont encore occupées par les compatriotes qui exploitent leurs affaires.

Quoi qu’il en soit, les travaux avancent. Ce n’est pas cette présence qui nous empêchera d’exploiter l’autoroute. Il faut travailler à libérer cet espace pour faciliter l’activité de terrassement de l’entreprise.

Donc les voies de raccordement avancent convenablement. Même si par ailleurs, il faut reconnaître que les paiements dus à l’entreprise ne sont pas totalement faits. Mais au regard de la crédibilité de notre pays, l’entreprise avance, puisqu’elle sait que les paiements viendront, même s’ils viennent en retard.

Après la fin de la première phase, l’inquiétude reste au niveau de la deuxième phase de cette autoroute, qui doit déboucher sur Douala. Où en êtes-vous, monsieur le Ministre ?

Sur la deuxième phase, le processus se poursuit pour la contractualisation d’une entreprise. Nous sommes au niveau des discussions, des négociations, des offres que nous avons reçues. Ce sont des discussions assez longues, complexes, difficiles, puisqu’il s’agit d’aboutir à un contrat de partenariat public-privé qui veut que les risques d’exploitation, et cette fois-là aussi de construction, soient partagés entre l’entreprise publique et le partenaire privé qui apporte son financement pour réaliser notre infrastructure. C’est vrai que nous en apportons sous forme de taxes. Les indemnisations, ce n’est pas le partenaire privé qui les paie. Là aussi, la commission spéciale a fait son travail. Mes équipes sont en train de discuter avec les partenaires pressentis pour voir ce qui peut être retenu et ce qui ne peut pas l’être.

Nous avons connu un petit retard dans l’obtention de l’avis de soutenabilité. Il a fallu que les autorités concernées soutiennent bien si notre budget peut soutenir cette démarche vers un contrat de partenariat.

Voyez-vous, cher monsieur, contrairement à ce que l’on pense, le contrat de partenariat ne signifie pas qu’un partenaire privé vienne mettre son argent. Certes, il met son argent, mais en retour, dans le process qui est le nôtre, c’est notre infrastructure, et ce partenaire privé qui a mis son argent, exploite cette infrastructure pour être payé. Il a donc fallu savoir si nous serons en même de payer pour cette exploitation.

Est-ce la même situation sur l’autoroute Edéa-Kribi ?

Sur l’autoroute Edéa-Kribi aussi, le process est le même. Nous avons reconsidéré les options techniques. Jadis, les options techniques voulaient que ce soit des autoroutes de 110 km/h. Ce qui suppose des terrassements importants, donc des coûts importants. Nous faisons la politique de nos moyens. Nous avons compris qu’il faut aller graduellement. Nous faisons des autoroutes de 90 km/h. Ce sont des autoroutes qui correspondent à nos besoins économiques. Ces options techniques ont été reconsidérées. Là aussi, les discussions sont en cours pour choisir le meilleur partenaire technique et financier que nous pouvons retenir.

Mais en attendant, pour Kribi-Edéa, nous avons obtenu de la Banque africaine de Développement de la ressource pour mettre à niveau, pour réhabiliter cet axe routier. Puisque c’est une voie de desserte extrêmement importante pour le Port en eaux profondes de Kribi.

Un dernier projet exécuté sous la forme du Partenariat Public-privé qui connaît quelques difficultés, c’est le projet de construction des 14 postes de péage automatiques, phase 1. Le contrat des travaux a été signé avec Tollcam. Vous avez demandé à l’entreprise de présenter dans les six prochains mois un poste de péage témoin. Nous avons fait un tour à Mbankomo, la grande mobilisation n’est pas observée. Pourquoi ?

Pour les postes de péage, le partenaire Tollcam, avec son accompagnateur financier, la Société Générale, ont apporté leur financement. Ce qui nous intéresse le plus c’est l’accélération de la mise en œuvre, puisque nous voulons que les postes de péage dans notre pays soient automatisés, soient modernes, pour qu’il n’y ait plus de distraction de nos ressources, par exemple. Il me semble que le chronogramme arrêté est jusque-là respecté. Si vous ne voyez pas les bâtiments, peut-être qu’on n’est pas encore au niveau où il faut construire les bâtiments. Mais on ne m’a pas encore rendu compte de ce qu’il y ait un dérapage dans le chronogramme.

Interview avec Frégist Bertrand TCHOUTA

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