C’est la première sortie officielle du Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun (GTTC) depuis l’adoption des nouveaux tarifs du transport au Cameroun. Ce 21 janvier, prenant la parole à l’occasion de la signature de la convention de partenariat entre le GTTC et Afriland First Bank, Ibrahima YAYA, président du GTTC, a profité pour donner la position de l’organisme qu’il préside sur ces mesures.
« Des mesures précipitées, de saupoudrage et improductives de réajustement des nouveaux prix de transports qui, à peine promulguées, suscitent l’ire et le désarroi des acteurs », a-t-il durement réagi.
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Ibrahima YAYA fait probablement allusion à la tarification applicable aux élèves, aux étudiants et aux personnes à mobilité réduite que le gouvernement demande aux transporteurs de maintenir à 250 FCFA le jour et à 300 FCFA la nuit, et celle consacrant la gratuité du transport interurbain pour les enfants de 7 ans au plus.
« Elles sont sujettes à des interprétations contradictoires et des remous qui présagent qu’elles ne pourront pas atténuer de façon durable les effets et les affres de l’augmentation des prix de carburants dans notre pays », a-t-il ajouté.
Propositions
Comme alternative à ces mesures qu’il considère comme étant une tentative de « musèlement », le GTTC propose le réajustement des prix de transports planchers récemment validés, le déploiement des mécanismes innovants et des dispositifs opérationnels permanents de suivi desdits prix planchers, et l’éclatement de la tarification du prix de transports interurbain au kilomètre pour tenir compte de l’état des chaussées permettraient d’amortir les effets de cette hausse des prix du carburant à la pompe.
« Nous sommes en train de finaliser la copie des propositions issues des concertations nationales avec les responsables relevant de tous les sous-secteurs de transports, en vue de la remettre dans les prochains jours à qui de droit », annonce Ibrahima YAYA.
Avant cette sortie sur l’adoption des mesures d’accompagnement, le GTTC avait durement réagi à l’augmentation des prix du carburant à la pompe. Une décision que l’organisation avait interprété comme un passage en force du gouvernement sans consulter les partenaires sociaux.
« J’ai été informé à travers le téléphone à 9 heures qu’il y a réunion à 10 heures. Moi je suis à Galim Tignère au village. Brusquement, on vous invite pour une réunion, que pouvez-vous décider, quand vous n’avez pas consulté la base ? », s’était-il indigné dans une interview accordée à BOUGNA le 1er février dernier, jour d’entrée en vigueur des nouveaux prix à la pompe.
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Prix à la pompe
Techniquement, la hausse des prix du gasoil notamment devait creuser considérablement l’activité des transporteurs. « Si vous prenez 1 000 litres de gasoil, vous avez 145 000 FCFA de plus que par le passé. Ce n’est pas petit. Vous savez pertinemment que 145 000 FCFA par le nombre de tours du camion, c’est énorme. Avec les cours actuels, c’est l’enfer. Pour moi, c’est un séisme qui est en train d’arriver dans notre secteur d’activités, si rien n’est fait », avait-il conclu.
Pour rappel, les prix du carburant à la pompe ont été revus à la hausse de 100 FCFA pour le Super, et 145 FCFA pour le gasoil. Des mesures prises pour atténuer l’impact des subventions sur le portefeuille de l’Etat.