Directeur des transports ferroviaires au Ministère des Transports, Claude MISSE NTONE dévoile les enjeux des projets de renouvellement des voies ferrées financés par les bailleurs de fonds.
Le 23 septembre dernier, CAMRAIL, concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, a organisé la Consultation Préliminaire du Marché portant sur la réhabilitation de deux projets phares pour le Cameroun. Le Projet Régional d’Amélioration de la Performance du Corridor Douala-N’Djamena (PCDN) ; et le Projet de Renouvellement de la Ligne de Chemin de Fer Bélabo-Ngaoundéré (PRBN). Quelle appréciation faites-vous de cette évolution ?
Ce que je peux vous dire c’est qu’on est effectivement en face de deux projets financés par des bailleurs de fonds différents. On a le projet entre Douala et Yaoundé, qui est financé par la Banque mondiale, et le projet entre Bélabo et Yaoundé, qui est cofinancé par l’AFD, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne.
Le coût global de ces deux opérations tourne autour de 500 millions d’euros (autour de 327, 978 milliards de FCFA Ndlr.). Les innovations concernent le remplacement de la voie qui est là actuellement, notamment les rails, les traverses et le ballast. Il y a également la modernisation du système de signalisation entre Douala et Yaoundé, pour se rapprocher des normes internationales en la matière.
Des projets connexes ont été annoncés. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Effectivement, dans ce cadre, des projets sont envisagés. A l’instar de la réhabilitation de certains ouvrages, notamment sur le tronçonneau Douala et Yaoundé, on a les tunnels, les viaducs et un pont à réhabiliter. Il y a également des zones d’instabilité, des talus, donc des ouvrages en terre sur lesquels il faudra travailler. C’est pratiquement les mêmes travaux que nous allons exécuter sur Bélabo-Ngaounderé, avec en prime plus de ponts à réhabiliter. La longueur de la ligne de ce côté-là qui est la plus importante, on a 330 kilomètres comparé aux 238 entre Douala et Yaoundé.
Et une nouvelle gare a été construite dans la localité de Tête d’éléphant, qui va être faite dans le cadre du PABN, comme nous l’avons appelé.
En dehors de ces projets, quelle est, selon vous, la grande avancée à tirer de ces consultations de Douala ?
Ce que vous devez retenir c’est que la session d’aujourd’hui a permis d’informer le marché, le marché national, le marché international, des opportunités qui a saisi dans le cadre de ces projets.
On a parlé des acquisitions, notamment des rails, des traverses, des appareils de voies et de dilatation du ballast. On a parlé des travaux que je viens de citer. C’était donc pour intéresser toutes entreprises, nationales ou internationales, qui peuvent se constituer d’ailleurs en groupement selon les cas, et tous les bureaux d’études qui pourront donc accompagner le projet dans le cadre de la mise en œuvre, en assurant la maîtrise d’œuvre des différentes activités qui vont être menées sur le terrain.
C’était l’objectif principal de notre rencontre de ce jour, parce qu’il y a quelques jours, nous l’annoncions, à l’issue des travaux d’une autre instance qui suit, depuis le secteur ferroviaire, les premiers appels d’offres vont être lancés incessamment. Il était donc question d’échanger avec les différents acteurs pour les informer de l’imminence du lancement des appels d’offres, mais surtout des attentes qui sont les nôtres vis-à-vis de ce qu’ils pourront nous proposer.