Nouveau coup dur pour MAGIL sur le chantier de réhabilitation de la Phase 2 de la pénétrante Est de Douala. Ce 27 octobre 2025, des « inconnus » ont « incendié plusieurs engins et bâtiments » de l’entreprise canadienne. Si, au Ministère des Travaux Publics (qui assure la maîtrise d’ouvrage du projet), on n’établit aucun rapport avec la crise post-électorale qui bat son plein à Douala notamment, l’assaut lancé sur les infrastructures de MAGIL au lendemain de la proclamation des résultats ne laisse que très peu de doute.
Dans un document parvenu à notre rédaction, le département ministériel confié à Emmanuel Nganou Djoumessi craint des répercussions plus grandes que les seuls bâtiments et engins incendiés. « Ces actes de destruction, en plus de retarder les travaux, entraînent des pertes financières très importantes dont les conséquences seront supportées collectivement. Chaque dommage causé volontairement à un projet constitue une charge supplémentaire », écrit le MINTP sans donner plus de précision.
Crises
Sept ans après le premier coup de pioche, le projet de réhabilitation de la pénétrante Est de Douala voit sa brochette de crises s’allonger. En 2019, le consortium d’entreprises chinoises GPT Weihai International Economic & technical cooperative Co. Ltd, et China Railway 14th bureau group Co Ltd (WIETC/CRCC14) contractualisé près d’un an plus tôt, voit son contrat résilié, après des défaillances constatées dans l’exécution de ses tâches.
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Dans la foulée, le gouvernement du Cameroun confie le chantier à MAGIL Constructions. Sauf que l’entreprise canadienne, arrivée à grands renforts médiatiques, n’est pas le sauveur annoncé. Et c’est le moins que l’on puisse dire, car le contrat de type EPCM (Engineering Procurement Construction Management) signé avec l’Etat du Cameroun est resté pendant longtemps parsemé d’embuches.
Incompréhensions autour du contrat de sous-traitance de MAG Sarl ; retards dans le reversement de l’avance démarrage au même MAG Sarl (par MAGIL) ; retards dans le paiement des décomptes ; et conflit avec RAZEL dans le cadre du « contentieux de Yassa » (sur des travaux réalisés par la filiale du groupe FAYAT pendant la CAN TotalEnergies 2021) sont quelques difficultés déjà enregistrées sur le chantier.
Espoirs…
Sur les 8,9 km (la route aura un profil en travers type de 2X3 voies), les travaux prendront donc plus de temps que prévu. Officiellement réattribué à MAGIL en 2022 pour un peu plus de 87,291 milliards de FCFA (Financement supporté par la Sandard Chartered Bank de Londres), les travaux étaient prévus pour s’achever en février 2026.
Après SOGEA SATOM, dont les engins sur la route Babadjou-Bamenda avaient été incendiés (par des hommes assimilés aux milices ambazoniennes) au début de ce qui est désormais appelé « crise anglophone », MAGIL devient la troisième entreprise étrangère victime de crises socio-politiques au Cameroun.
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S’il est difficile pour l’instant d’évaluer le coût des dommages causés dans la base vie de MAGIL, force est de rappeler que pour le cas de SOGEA SATOM, les discussions sur les conditions d’un éventuel retour des engins sur la route Babadjou-Bamenda n’avaient pas permis de trouver un consensus. Ce qui avait abouti au départ du français, et à la contractualisation d’autres entreprises, à l’instar de BUN’S, sur le projet.











































