Le gouvernement rebat les cartes sur le Terminal Polyvalent

0

La sortie du Premier ministre complique la gestion du Port, alors que les premiers bateaux ont mis le cap sur Kribi. Elle confirme également la complexité de la gestion du marché d’attribution du Terminal polyvalent, après les nombreuses tractations observées voilà bientôt dix ans.

Retour à la case départ sur le Port de Kribi. Trois ans après l’attribution du terminal polyvalent du Port autonome de Kribi au consortium constitué de Necotrans et de KPMO, le ministre de l’Economie décide d’annuler le marché relatif à l’exploitation et la maintenance dudit terminal. Dans un communiqué signé le 17 janvier dernier, le Premier ministre Philemon Yang décide de retirer l’attribution du marché pour « pour défaut de signature dudit contrat de partenariat et de ses annexes conformément aux dispositions de règlement de l’appel d’offres sus-évoqué ». Une décision qui remet à zéro les tractations autour de la gestion du Terminal polyvalent. Car depuis 2008, le marché d’attribution du terminal aiguise des appétits. Après le lancement du premier appel d’offres en 2008, c’est en faveur du philippin ICTSI que la commission chargée de la sélection du concessionnaire avait tranché, jugeant leur offre économiquement plus avantageuse pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale. Mais les résultats de la Commission ne sont pas validées, et la décision envoyées à la Présidence pour validation.

Huit ans après, Paul Biya décide enfin d’attribuer un adjudicataire. Et c’est finalement l’offre du consortium Bolloré/CMA CGM/CHEC qui a été retenue, au détriment du danois APM Terminals et du philippin International Container Terminal Services (ICTSI). Mais la décision du Chef de l’Etat ne permet pas de sortir la tête de l’eau. Au sein du Terminal polyvalent, le mariage entre les camerounais de KPMO et Necotrans ne se déroule pas bien. D’un côté, les camerounais accusent Necotrans de vouloir les évincer de la gestion du terminal. De l’autre, Necotrans accuse les camerounais de n’être pas prêts financièrement à porter le projet. Le dossier est porté à la Primature, pour un arbitrage.

Rencontré par La Nouvelle Expression à l’issue d’une audience accordée par le Premier ministre Philemon Yang, Gregory Querel, le PCA de Necotrans, explique que « Nous sommes en discussion depuis maintenant plus de trois ans. Puisque nous avons négocié ensemble ce projet. Le groupe Necotrans et neuf opérateurs de la place, notamment actifs à Douala. Aujourd’hui, nous voulons que ces accords soient entérinés pour pouvoir constituer la société qui sera l’opérateur du Terminal Polyvalent. A ce titre, on a réitéré au Premier ministre nos engagements, nous avons signé avec neuf partenaires camerounais. Pour nous, il est important que cet accord soit respecté. Pour plusieurs sujets. Le premier c’est au sujet du respect des engagements, et ensuite le financement des opérations, et de visibilité, et de lisibilité des partenaires dans la structure. Il est important, pour nous, en tant que groupe international, mais également pour le concédant, qu’il contracte avec des entités très clairement définies et qui sont aujourd’hui déjà actives ». Les négociations finissent par trouver une fin heureuse. Le 03 avril 2016 à Kribi, à l’issue d’un Conseil d’administration, TPK, une société créée par Necotrans et KPMO voit le jour.

Si la décision du Premier ministre apparaît logique (aux yeux du gouvernement) compte tenu des difficultés de Necotrans, pour le Port de Kribi, les choses se compliquent. A un mois de l’arrimage des premiers bateaux commerciaux, la vraie question est de savoir qui sera le futur adjudicataire du marché, et surtout quand seront publiés les résultats. A cette question, seul Paul Biya pourrait apporter une réponse.

Frégist BERTRAND

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here