Un bus VIP de l’agence de transport General Express Voyages a percuté un camion semi-remorque au niveau de Madoumba. Tuant quatre personnes.
Fin de carême mortel pour quatre camerounais. Ce vendredi, pourtant jour sacré pour la communauté chrétienne, un bus de l’agence de transport interurbain « General Express Voyage » en direction de Douala percute un camion semi-remorque en direction de Yaoundé dans la localité de Mandumbo. Des premières estimations faites par le ministère des Transports, quatre morts sont enregistrés dans cet accident. Dont le chauffeur du camion et trois passagers du bus. En plus des quatre morts, plusieurs blessés sont acheminés dans les hôpitaux environnants. Cet accident de la circulation survient six mois seulement après le dernier accident de la même compagnie. C’était le 23 octobre 2017, aux environs de 22 heures sur l’axe Yaoundé-Douala (nationale N°3), entre Boumnyebel et Sombo, au lieu-dit Mahoule. Un accident dans lequel 15 personnes avaient perdu la vie et qui avait abouti à la suspension de l’agence par le ministère des Transports (le 24 octobre 2017).
Il est un peu plus de 06 heures ce samedi. A l’Agence de transport de General Express Voyage du Carrefour Biyem-Assi (Yaoundé), les premiers bus en provenance de Bamenda déversent leurs passagers. Dans un « tournedos » (petit cafétéria) aménagé à l’intérieur de l’agence, l’accident est au cœur des discussions. Les orateurs, parmi lesquels certains conducteurs, s’étonnent de la résurgence de cet accident. « Le conducteur n’était pas le pire d’entre nous », lance l’un d’entre eux. La nouvelle est encore plus surprenante, lorsqu’on sait qu’en novembre dernier, pendant la période de suspension, l’entreprise avait soumis son personnel à des formations sur la sécurité routière.
Encore Général ?
Pour rappel, lorsque le 24 octobre 2017, Edgard Mebe Ngo’o suspend l’entreprise de toute activité de transport, General Express Voyages est impliqué dans plus de sept accidents de la circulation qui ont fait perdre la vie à plus de 50 personnes. Le 13 mars 2017, sur la nationale N°3, non-loin du péage d’Edéa, où cinq personnes ont péri dans un accident survenu entre un bus de l’agence de transport et un Pick-up. Le 04 août 2017 au lieu-dit Mbo’o (non-loin de Bafoussam), où un camion fuyant « apparemment » un contrôle de routine est venu percuter un bus de l’agence, faisant 20 morts. Le 23 octobre 2017 au lieu-dit Mahoule (entre Boumnyebel et Sombo), où une collision entre un camion semi-remorque et un bus de l’agence fait 15 morts et plusieurs blessés. Enfin, l’accident heureusement évité entre un camion transportant des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et un bus de Général Express Voyages au lieu-dit Mbankomo. Plusieurs blessés ont tout de même été enregistrés.
L’entreprise est-elle sainte dans cet énième accident mortel ? Oui, affirment en cœur chauffeurs et personnels de l’entreprise. « Nous avons pris des résolutions quant au respect strict du code de la route. Depuis lors, nous n’avons plus observé au sein de notre entreprise des plaintes de passagers concernant la conduite irresponsable de nos chauffeurs », lance sous anonymat un homme se présentant comme le responsable de l’agence. Dans un communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux, le Dg de General Express Voyages « exprime toute sa compassion aux familles éprouvées (…) et souhaite un prompt rétablissement aux blessés tout en suppliant l’éternel des armées de les bénir », avant d’ajouter que « les différents blessés…ont été conduits dans différents établissements hospitaliers sous l’entière responsabilité de la hiérarchie de Général Express ».
Frégist BERTRAND