On le savait déjà. La crise anglophone a eu un impact indéniable sur la vie socio-économique de la région du Nord-Ouest. Avec le décès de plus de 1850 camerounais, le déplacement de plus de 700 autres, et l’arrêt des activités de plusieurs entreprises.
Ce qu’on savait moins, c’est que cette crise déclenchée en 2016 a posé un préjudice énorme sur le programme de développement des infrastructures routières dans la région du Nord-Ouest. Ce mercredi, répondant aux questions de l’Honorable KUM John NJI à l’Assemblée Nationale, Emmanuel Nganou Djoumessi a fait un état des lieux inquiétant des routes dans cette région.
A lire sur bougna.net
Le GICAM présente la note salée de la crise anglophone sur le secteur des transports au Cameroun
Selon le Ministre, en cinq ans, 179,136 Milliards de FCFA ont été mobilisés pour financer la construction des routes dans le Nord-Ouest. Mais du fait de la crise socio-politique qui sévit dans cette région depuis 2016, seulement « 44% du linéaire du réseau est couvert par des contrats actifs pour des travaux qui ne s’exécutent pas », a-t-il constaté.
Egrenant le chapelet des projets par année, le Ministre des Travaux Publics (MINTP) a expliqué que depuis 2016, diverses activités visant l’amélioration de l’état du réseau routier n’ont pas été exécutées, ce qui aurait relevé significativement son état. Ainsi, seulement 35% du réseau national et régional est en bon état, malgré les ressources mobilisées pour les travaux.
A lire aussi sur bougna.net
Route Babadjou-Bamenda : le chantier de Sogea-Satom à l’épreuve des attaques des sécessionnistes
« En 2016, 10 contrats n’ont pas pu être exécutés sur 700 km de routes pour environ 38 milliards (Babadjou-Bamenda est compris). En 2018 et 2019, 18 contrats ont été passés sur 158,21 km, pour environ 06 milliards ; et en 2020 et 2021, 14 contrats sur 155,5 km ». Mais Exactions attribuées aux milices pro-ambazoniennes, et le climat d’insécurité ont conduit « plusieurs entreprises à abandonner les chantiers des travaux ou des études ; d’autres ne se sont même pas mobilisées », a regretté le ministre.
Comme solution, l’ingénieur de l’Etat dit avoir engagé un dialogue avec les entreprises et les Bureaux d’Etudes, titulaires des contrats sur l’ensemble de la Région, « pour les amener à relancer les activités sur le terrain ».
A lire aussi sur bougna.net
Cependant, « pour inverser significativement la situation, nous avons conclu avec les Sociétés de Développement exerçant dans la Région (MIDENO, UNVDA, etc…) des conventions pour les associer à l’entretien et à la réhabilitation de certaines infrastructures routières dans la Région », a-t-il conclu.
Bon à savoir, la Région du Nord-Ouest a un réseau routier long d’environ 10 504,85 km, dont 495,09 km de chainons de Routes Nationales, 793,87 km de Routes Régionales et 9 215,89 km de Routes Communales. 48,26% de sections de Routes Nationales sont bitumées ; 9,3% de Routes Régionales sont bitumées ; 13,1% de Routes Communales le sont.
Lire aussi :
