Le GICAM présente la note salée de la crise anglophone sur le secteur des transports au Cameroun

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Pour sa première sortie depuis le début de la crise anglophone en 2016, le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) n’est pas allée de la petite cuillère. Pour fustiger les actions des différentes parties en conflit (armée, ambazoniens, Etat), et attirer l’attention du gouvernement sur les conséquences qu’a cette crise sur l’activité économique en général, et le secteur des transports en particulier.

Dans un rapport intitulé « Insécurité dans les régions du Sud : Conséquences économiques et impacts sur l’activité des entreprises » rédigé en juillet 2018 (mais rendu public ce mois de septembre), le GICAM note qu’au sein des entreprises spécialisées dans le transport, 25% considèrent les dégâts comme très importants, alors que 75% considèrent avoir enregistré des pertes importantes.

Prenant le cas du géant camerounais de l’agro-industrie Cameroon development cooporation (CDC), le GICAM rapporte que « de nombreux véhicules de transport ont été vandalisés ou simplement volés parfois avec leurs contenus en produits. Des exactions qui contribuent au manque à gagner en chiffres d’Affaires (estimé à Ndlr) 11,4 milliards de F CFA. Autres pertes (équipements volés/ détruits, rançons, vols, …) : 1,031 milliard de F CFA ».

Mais il n’y a pas que l’agro-industrie qui est percutée par cette crise. Selon le GICAM, « Les industries meunières, bien que n’ayant pas minoterie installée dans ces régions voient également leurs activités souffrir de ce climat d’insécurité. Des camions de livraison leur appartenant ou à des tiers travaillant directement ou indirectement pour leur compte ont été incendiés ».

Le groupement patronal ajoute qu’à cause de ces attaques, « Les livraisons auprès des clients ont baissé, même si l’intensité diffère d’une entreprise à une autre. Elles vont notamment de 5% à 40% pour les entreprises les plus impactées. Le manque à gagner pour l’ensemble de la filière pourrait ainsi avoisiner 4,9 milliards F CFA. Les entreprises ont notamment perdu le contact avec des clients boulangers et autres grossistes, le nombre de livraison a chuté, drastiquement dans certains cas. Des licenciements pouvant atteindre 15% des effectifs sont en étude si la situation perdure ».

Véhicules des agro-industries, véhicules de transport des marchandises, bus de transport inter-urbain, ou encore activités des industries meunières, selon le GICAM tous les secteurs attachés aux transports sont en perte de vitesse. Pour espérer une sortie de crise, le groupement présidé par Célestin Tawamba suggère la prise en compte d’un lot de mesures.

« Etablir à l’immédiat une véritable ligne de front pour garantir la sécurisation des zones encore accessibles et protéger les infrastructures stratégiques (raffinerie, chef-lieu de Région, lignes principales de transport de l’énergie électrique, etc.). Systématiser les escortes militaires pour les convois de livraison en direction des villes en situation d’insécurité à l’aller comme au retour ; et relancer et intensifier la construction d’infrastructures publiques (écoles, routes, adduction d’eau, électrification, bâtiments administratifs, …) dans les deux Régions »

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