Le fabricant indien Spiro, leader africain de la mobilité électrique, a officialisé son entrée sur le marché camerounais ce 10 mai à Douala. L’annonce a été faite par Kaushik Burman, le PDG de l’entreprise. C’était au cours d’une cérémonie dédiée à présentation de la stratégie d’implantation de l’entreprise, et des motos électriques qui arpenteront bientôt les routes du Cameroun.
Bien qu’elle ait lancé ses activités le 10 mai, il faudra attendre le mois de juillet pour commencer à emprunter ces modèles plutôt innovants. Le temps nécessaire pour l’importation de 100 motos électriques, destinés dans un premier temps à la mobilité dans la ville de Douala, et l’installation d’un réseau de stations de mutation de batteries « tous les 3 km ».
Pour son implantation au Cameroun, l’entreprise déjà implantée dans six pays africains (dont le Togo, le Bénin et le Nigeria) s’est appuyée sur un prêt de 29,1 milliards FCFA de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank). Financement obtenu dans le cadre d’un protocole d’accord signé en mai 2024.
1 500 FCFA
D’après Rahul Gaur, Directeur général de Spiro pour l’Afrique de l’Ouest et le Cameroun « Cette stratégie vise à lever les craintes liées à l’autonomie et à offrir un coût d’usage très compétitif, de 1 500 FCFA pour 100 km ». Calculatrice en main, l’usager au guidon d’une moto Spiro pourrait faire un aller-retour-aller entre Bonabéri et Yassa en payant simplement la somme de 1 500 FCFA.
À moyen terme, Spiro devrait localiser une partie de sa production au Cameroun. En effet, l’entreprise prévoit d’implanter une usine d’assemblage pour assurer l’autonomie de production et faciliter le service après-vente.
Ce qui permettrait alors au projet de générer des centaines d’emplois directs et indirects, notamment à travers les stations d’échange, l’usine et les centres de maintenance. Des emplois qui, selon l’entreprise, seront issus du marché local (techniciens et ingénieurs).
Dans un marché encore en friche, mais déjà occupé par la start-up Bee, l’arrivée de Spiro pourrait transformer la mobilité urbaine en général, et la mobilité verte en particulier. Dans les pays africains où elle est déjà implantée, Spiro a revendiqué la mise en circulation de plus de trois millions de motos électriques, et la couverture de 341 millions de kilomètres sur le continent.
Mais la bataille pour la conquête du guidon des motos électriques ne sera pas si facile. Selon nos informations, Bee couve un projet d’introduction de motos électriques Tembo. Un investissement qui pourrait s’élever à plus de 610 millions de FCFA.
Du pain béni pour l’Etat du Cameroun, qui, dans sa Loi de Finances pour l’année 2025, a prévu des mesures incitatives pour les investisseurs intéressés par l’importation des véhicules (et motos) électriques.
