Le 13 mars dernier, Jean Ernest Masséna Ngallè BIBEHE, le Ministre des Transports a signé un MOU avec l’entreprise SONGUO Motors, représentée par son PDG, YONG BOK Shin. Pour mieux comprendre comment a été monté le projet, et les motivations qui ont poussé le gouvernement à faire un premier pas dans l’accord qui pourrait le lier avec le constructeur automobile, BOUGNA a retranscrit l’allocution du Ministre. Cet extrait sur lequel nous avons ajouté nos questions est essentiel pour la compréhension du projet « Cameroon Taxi Projects ».
Vous avez signé, le 13 mars dernier, un MOU avec la société SONGUO Motors, pour la mise en œuvre du projet « Cameroon Taxi Project ». Il s’agit, a-t-on appris, d’un projet qui vise le renouvellement du parc automobile du Cameroun. Comment en est-on arrivés là ?
Dans le cadre du renouvellement du parc automobile et de l’amélioration de l’offre du transport urbain par taxis, la société SONGUO MOTORS a soumis, pour examen, au Département ministériel dont j’ai la charge, un important projet d’importation des véhicules destinés au transport urbain par taxis, suivi de la mise en place d’une usine de montage et de maintenance desdits véhicules au Cameroun.
Suite à la réunion technique que nous avons tenue avec les responsables de cette société le 20 février 2023, il a été recommandé, dans le cadre de la poursuite de l’étude de faisabilité de ce projet, de faire un test en situation réelle sur le terrain avec des prototypes de véhicules, dont nous avons prescrit les exigences techniques en matière de construction, tenant compte de l’état du réseau routier national, l’existant en matière de maintenance au Cameroun et des habitudes des usagers de la route.
Dans le cadre de la réalisation dudit test, la société a importé les prototypes de véhicules concernés. Ces derniers ont été homologués par mes soins et mis en service dans le cadre du transport routier urbain par taxis. L’objectif principal étant d’évaluer si lesdits véhicules sont adaptés au contexte camerounais, et peuvent valablement faire l’objet de substitution à l’offre actuel de transport par taxis, caractérisée par une insécurité grandissante, un niveau de vétusté généralisée et une pollution assez importante.
C’est dans ce sillage qu’en date du 09 novembre 2023, j’ai instruit le lancement officiel de la phase test pour une période d’un mois.
Quels sont les résultats enregistrés ?
A l’issue de cette phase et après évaluation du rapport y afférent par les experts automobiles et les équipes techniques du Ministère des Transports, il a été constaté que ces prototypes sont conformes aux normes techniques exigées par la règlementation en vigueur et adaptés à l’activité de transport par taxis au Cameroun.
Plus encore, il a été constaté que ces prototypes économiquement rentables, sécurisant et écologiques, comblent parfaitement les faiblesses du système actuel de transport urbain par taxis. Avec la particularité qu’ils disposent des systèmes intégrés de vidéosurveillance, de paiement électronique et un faible niveau de consommation en carburant.
Y a-t-il, au Cameroun, des prototypes qui sont aujourd’hui utilisés ? Si oui, par qui ?
Les différents modèles de tricycles précédemment évoqués ont d’ores et déjà fait l’objet d’homologation au Cameroun. Par ailleurs, il est à noter que certaines mairies sont déjà en avance dans les concertations avec les responsables de la société SONGUO MOTORS, sur les différentes modalités de partenariats. Le Ministère de la Santé publique a d’ores et déjà fait l’acquisition des tricycles-ambulances, pour les interventions dans les zones reculées.
Toutes choses qui traduisent inéluctablement l’importance d’un tel projet, sans souligner le nombre d’emplois directs et indirectes susceptibles d’être créée.
Il est prévu, dans le cadre du mémorandum d’entente, l’importation de 3 000 taxis. Comment est monté le projet ?
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet et tel que stipulé dans le Mémorandum d’Entente, la Société SONGUO MOTORS, s’engage pour la première phase, à importer de trois-milles (3000) taxis et cinq-milles (5000) motocycles et tricycles de différents modèles adaptés à l’environnement sociaux économique, pour offrir une meilleure réponse aux attentes en matière de mobilité urbaine au Cameroun. Cette phase consistera, grâce à l’accompagnement de l’Etat en matière exonérations fiscales et douanières, à mettre à disposition des acteurs du transport à des coûts avantageux, sous forme de prime à la casse ou de leasing, des véhicules pour le type de transport qu’ils exercent ou qu’ils souhaitent exercer.
Pourquoi importer, alors qu’on peut installer une usine d’assemblage au Cameroun ?
Pour la seconde phase, les responsables de SONGUO MOTORS envisagent la construction au Cameroun d’une usine de montage, dédiée aux taxis et tricycles, ainsi qu’à d’autres engins roulants tels que les pick-up, les ambulances et bien autres. L’objectif étant d’assurer l’approvisionnement continu et permanent du parc automobile national avec une moyenne 10 000 véhicules et 40 000 motocycles et tricycles par an, de procéder au transfert de technologies et de mettre le Cameroun à la pointe de la technologie hybride en matière de construction automobile.
Rappelons que le décret no 2022/8801/PM fixant les conditions d’accès aux professions de transporteur routier et d’auxiliaires des transports routiers, signé par Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, en date du 10 octobre 2022, encadre ces différents modes de transports.