Le 25 juillet dernier, Daniel Ona ONDO le Président de la Commission de la CEMAC, a visité les installations du Port de Kribi. Il analyse dans cette interview son positionnement stratégique dans la sous-région.
Au cours d’une visite effectuée sur la plateforme portuaire, le Président de la Commission de la CEMAC a salué le positionnement stratégique de l’infrastructure.
Vous venez de visite les infrastructures du Port de Kribi. Le premier Port autonome du Cameroun, que le gouvernement a positionné comme un concurrent des autres ports du Golfe de Guinée. Quelles sont vos appréciations ?
Nous sommes là pour encourager tout ce qui peut concourir à l’intégration dans notre sous-région. Vous savez très bien que la grande quantité des marchandises transite par les ports. Si nos pays qui disposent de richesses ne disposent pas de port, ils ne seront pas à la hauteur des défis mondiaux.
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Aujourd’hui, les autorités camerounaises ont un projet novateur, qui est extrêmement important. Avec la technicité que nous avons vue aujourd’hui, ce projet va nécessairement concourir au développement de la sous-région. Ce d’autant plus que ce port ne concerne pas que le Cameroun, il concerne pratiquement tous les pays de la sous-région, et principalement les deux pays enclavés : la République centrafricaine et le Tchad. Ce genre de projet est à encourager.
En tant que Président de la Commission de la CEMAC, vous avez une vue panoramique des ports de la sous-région. Quelle place donnez-vous au Port de Kribi dans cet espace socio-économique ?
J’ai eu l’honneur de visiter le port de Bata et de Libreville, je dois vous dire une chose, ce port est en avant-garde de tous les projets qui sont réalisés jusqu’à présent. Mon rôle, c’est de porter ce genre de projet, de donner une ouverture à ce genre de projet. De montrer que les autorités font tout ce qui est nécessaire pour le développement économique de leur pays. D’autant plus qu’il n’y a pas que le port, il y a la zone industrielle. Pourquoi ? Parce que ça permettra aux opérateurs économiques de s’installer, de créer des emplois aux jeunes camerounaises, et aux jeunes camerounais.
Votre visite au Cameroun survient après les travaux de la troisième édition du Forum africain des ports, tenue les 21 et 22 octobre 2021 à Douala. Des travaux qui avaient permis de mettre en exergue d’autres projets connexes, à l’instar des dessertes. Quelles sont vos attentes, après cette visite ?
C’est un projet multimodal. Nous avons visité l’autoroute, c’est important. Si on a une marchandise qu’on ne peut transporter d’un espace à un autre, l’infrastructure n’est pas viable. Nous voulons faire en sorte que indépendamment de l’autoroute, que le chemin de fer soit également construit. C’est un projet en étude. Nous pensons également à l’aéroport, pour permettre d’importer et exporter la marchandise.
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Le Port de Kribi est un projet tellement intégrateur qu’il fallait que le Président de la Commission de la CEMAC, qui est là pour vendre la communauté, vienne voir la réalité. Le Président Bongo me disait le bureau c’est bien, mais le terrain c’est encore mieux. Je suis heureux de ce que j’ai vu aujourd’hui. C’est important pour le développement économique non seulement du Cameroun, mais de la sous-région CEMAC.
Propos recueillis par Frégist Bertrand TCHOUTA