Au volant de son motocycle à usage commercial, Hassan, 28 ans, affiche fièrement ses nouveaux gadgets. Un casque flambant neuf de couleur rouge foncé, et une chasuble jaunâtre sur laquelle est floqué : « communauté urbaine de Kribi ». Un numéro d’identification dans le dos renvoie aux informations qu’il a confiées au service technique de la mairie de la ville. A savoir : le nécessaire sur l’identité de l’engin (facture, numéro de châssis) et les éléments d’identification du conducteur lui-même.
Hassan, fait partie des 500 conducteurs de moto-taxis bénéficiaires de casques de protection offerts par le maire de la ville de Kribi, Guy Emmanuel Sabikanda. En toute solennité, la cérémonie se tient ce jeudi 1er septembre 2022 à l’esplanade de la place des fêtes de la cité balnéaire. Un événement que les organisateurs placent sous le signe de la rentrée scolaire en toute sécurité routière.
« Apporter un appui conséquent à ce secteur d’activité traduit notre détermination à encourager ces derniers à respecter le port du casque de protection exigible selon la réglementation en vigueur, conformément au décret du 31 décembre 2008 fixant les modalités d’exploitation de motocycles à titre onéreux et à réduire le taux de traumatismes crâniens et de décès lors des accidents sur nos voies routières, » explique Guy Emmanuel Sabikanda, l’édile de Kribi.
La rentrée scolaire en toute sécurité routière ne va pas s’arrêter à la distribution de casques de protection. La campagne vise un ensemble de dispositions. En matière de police municipale, il s’agit pour la communauté urbaine de dérouler son accompagnement à travers les missions de police municipale.
Elle va s’appuyer sur la collaboration avec les forces du maintien de l’ordre pour assurer l’ordre urbain durant cette période. Par ailleurs, il sera question de l’aménagement de la voie urbaine par la construction de dos-d’âne partout où cela est nécessaire, notamment sur les routes donnant accès aux établissements scolaires. Le maire de la ville de Kribi a invité les parents à inclure le casque parmi les effets précieux de leurs enfants qui doivent emprunter les moto-taxis pour se rendre à l’école.
Grand banditisme
À Kribi, les moto-taxis constituent le principal moyen de transport urbain. Élèves, travailleurs et touristes ne peuvent s’en passer. De sources officielles, elles sont près de 3000 motos à aller et venir au quotidien dans les rues de la ville. Des réflexions ont été menées afin de réduire les cas d’accidents mortels qui emportent chaque année de nombreuses vies. Pas seulement. Le maire de la ville a indiqué qu’il « a procédé à l’opération d’identification des conducteurs de moto-taxis entre le 31 janvier et le 31 mars 2022. » À en croire les chiffres, moins d’un millier se sont jusqu’ici fait connaître des autorités.
Le secteur est pourtant réputé comme étant une source d’insécurité. Les cas d’agressions à deux roues se sont multipliés ces derniers temps. L’activité doit se débarrasser de l’ivraie qui nuit considérablement à sa réputation. Au-delà de la prévention et de la sécurité routière, il y’a fort à faire.
Landry TSAGA