Cameroun : Comment le MINTP s’organise pour réaliser l’objectif de construire 700 km de routes en 2023

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Consolidation, amélioration et développement des infrastructures routières comme leviers d’action pour l’année 2023. C’est sous ce triptyque que se tient depuis ce lundi, 23 janvier 2023, la conférence des services centraux et déconcentrés du Ministère des Travaux Publics (MINTP).

Une rencontre annuelle devenue traditionnelle, qui permet aux responsables de département ministériel de réfléchir sur les objectifs à atteindre au cours de l’année, et les moyens d’y parvenir. L’événement présidé par Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, a connu la participation de Ibrahim TALBA MALLA, le Ministre délégué à la Présidence de la République chargé des Marchés Publics.

Sur les objectifs, le Ministère des Travaux Publics anticipe sur la construction de 700 kilomètres de routes en 2023. Cet objectif rentre en droite ligne avec la Stratégie Nationale de Développement (SND30), qui conditionne l’atteinte, par le Cameroun, du statut de pays émergent en 2035, à l’augmentation de la densité du réseau routier bitumé de 0,32 pour 1000 habitants en 2030.

Objectif

Concrètement, pour le département ministériel, ceci passe par la construction de 6 000 km de nouvelles routes, la réhabilitation de 3 000 kilomètres de routes bitumées et l’entretien permanent de l’ensemble du réseau routier sur la période de 2020-2030.

Après l’année 2020, au cours de laquelle le MINTP a construit plus de 487 kilomètres de nouvelles routes bitumées, le département ministériel a terminé l’année 2021 avec 98,5 kilomètres d’autoroutes, et 423,3 kilomètres de nouvelles routes bitumées.

En 2022, l’objectif était de construire 422,49 kilomètres de nouvelles routes bitumées. Dans son adresse à la Nation le 31 décembre, Paul BIYA, le Président de la République, annonçait la construction de « 860 kilomètres de routes et 460 mètres linéaires   d’ouvrages d’art construits ou réhabilités ».

Pour Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, l’objectif, bien qu’étant optimiste, reste réaliste. « Le triennat finissant avait fixé une cible de 1 800 kilomètres de routes bitumées. 1 295,86 l’ont été, soit un gap de 504,14 kilomètres à combler », déclare-t-il.

Stratégie ?

Pour atteindre ces objectifs, des mesures fortes ont d’ores et déjà prises. A l’instar du lancement très tôt (dès le 16 janvier 2023) des activités allant dans le sens de l’exécution du budget de l’Etat pour le compte de l’exercice 2023.

Préparation du projet de décision portant accréditation des gestionnaires de crédits ; édition des fiches d’accréditation par gestionnaire de crédits ; accélération des procédures de passation des nouveaux marchés ; démarrage des engagements s’exécutant en procédure simplifiée dans le Budget d’investissement public (notamment en ce qui concerne les projets du volet routier PLANUT ; et préparation en vue du passage à la conférence de décaissement des subventions d’investissement de l’exercice 2023.

Ce n’est pas tout. Pour 2023, l’ingénieur de l’Etat poursuit l’arrimage des opérations budgétaires au décret N 2019/3187/PM du 09 septembre 2019 portant nomenclature budgétaire de l’Etat de 2019. Un arrimage engagé depuis 2022, dont la codification complète passe de 22 à 24 positions pour les dépenses du fait du changement de la nature économique qui passe de 4 à 6 positions.

Pour l’année 2023, tous les contrats en cours d’exécution qui ne sont pas alignés à la nouvelle nomenclature feront l’objet de modification par voie d’avenant. D’ailleurs, depuis 2022, la dématérialisation du traitement de la dépense en zone d’engagement est effective. Plusieurs mesures d’amélioration de la qualité de la dépense publique sont en outre déjà prises.

Où construire ?

Après la route Babadjou-Bamenda (52 kilomètres) qui a connu fin juillet 2022 une remise à plat des procédures de contractualisation (avec le sectionnement en trois lots du projet et la contractualisation de nouvelles entreprises), l’ingénieur de l’Etat promet de grandes avancées sur  les tronçons routiers Mora-Dabanga-Kousséri (60 kilomètres) et Ebolowa-Akom2-Kribi (179,28 km).

Pour le cas Mora-Dabanga-Kousséri par exemple, l’Etat du Cameroun et la Banque Mondiale vont mettre en œuvre un nouveau projet. Contrairement à celui confié au Génie Militaire à travers un dispositif basé sur la Régie Axée sur les Résultats (et qui n’a pas tenu la promesse des fleurs), le projet intègrera une composante globale qui porte sur la mise en place d’un programme d’accompagnement des populations.

Pour Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, « Les infrastructures, notamment routières, constituent l’un des principaux leviers de la concrétisation de la transformation structurelle. En effet, la réalisation des infrastructures favorise un dynamisme soutenu de la branche du BTP dans ce sens qu’elle favorise également le développement des services de transport ainsi que le resserrement de certains coûts des facteurs qui obèrent la compétitivité des entreprises et l’attractivité de l’économie ».

La conférence des services centraux et déconcentrés du MINTP, placée sous le thème : « Exécution des travaux d’infrastructures routières au Ministère des Travaux publics: le défi des résultats escomptés » permettra de renforcer le dispositif déjà mis en place.

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