La CCAA a construit une Ecole de Formation et repositionne le Cameroun au sommet du marché africain de l’aviation civile

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Ecole de Formation de la CCAA

Repositionner le Cameroun dans la place qu’il a occupé dans les années 70-80 en matière de formation en aéronautique, mais aussi de maintenance et d’entretien des aéronefs, c’est probablement la meilleure explication de la construction, à Yaoundé, de l’Ecole de Formation de la CCAA (EFO). Une infrastructure construite sur une emprise de 1630 m2 (l’ensemble de l’Ecole couvre environ 1ha sur la plateforme de l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen), pour un coût d’un peu plus de 3,484 milliards de FCFA hors taxes.

Les travaux confiés à l’entreprise chinoise China Shanxi Construction Engineering Corp ont duré 49,5 mois. L’ordre de service de démarrer les prestations a été notifié le 16 juillet 2018. La réception provisoire a eu lieu le 24 janvier 2023.

L’école

Avec cette école, le Cameroun, ancienne puissance africaine dans la formation et la maintenance en aéronautique, retrouve progressivement sa place sur le continent. C’est en 2016, à la suite d’une résolution du Conseil d’Administration de la CCAA que le projet de construire cette école est approuvé. Il s’agit, pour le gendarme du transport aérien au Cameroun, de doter le pays d’un centre destiné à répondre aux besoins pressants d’acquisition et de renforcement des compétences du personnel aéronautique.

L’école entièrement construite en béton armé contient sept salles de classe de 53 m2 d’une capacité de 22 apprenants, dont deux modulables en une seule, une salle informatique et une salle de projection. A l’intérieur de ces murs revêtus avec la désormais célèbre pierre extraite des carrières de Pouma, se trouvent également une salle de simulateur et de plusieurs locaux techniques. Cette école la première phase d’un projet de développement plus vaste, qui comprend la construction du siège social de la CCAA, d’un hôtel haut de gamme et d’installations de premier ordre.

L’Efo  présente également de nombreux atouts dont l’accès à près de 400 cours normalisés dans le cadre du Programme de Trainair Plus de l’OACI,  la certification OACI  de son centre de formation de douala en formation en sûreté de l’aviation civile  et la disponibilité d’installations ultramodernes pour faciliter l’apprentissage. L’EFO dispose de trois centres formations qui sont à Yaoundé, Douala et Garoua.

« L’EFO a choisi avec soin l’équipement, le mobilier et les accessoires pour le confort des apprenants. Pour allier apprentissage théorique et pratique, l’EFO a obtenu des dons d’avions, de moteurs et d’éléments avioniques, elle a réhabilité des équipements de navigation aérienne, de météorologie et s’est dotée d’un simulateur professionnel de premier niveau, qui est une représentation exacte d’un Boeing 737 de nouvelle génération, à l’échelle du cockpit. Cela signifie que les stagiaires, les formateurs et le personnel d’EFO disposent d’un environnement de travail agréable et moderne, où la recherche de l’excellence doit toujours prévaloir », vante Paule AVOMO ASSOUMOU, épouse Koki, directrice générale de la CCAA.

Enjeux

Pour comprendre les importants investissements consentis par le gendarme du transport aérien au Cameroun, il faut analyser l’environnement continental du transport aérien. Après la crise sanitaire mondiale, plusieurs pays ont relancé leurs programmes de développement des équipements et des infrastructures aéroportuaires. Ecoles de formation (Training centers), renforcement de la flotte, extension de terminaux, la plupart des pays africains sont engagés dans des vastes processus.

 

Dans la seule sous-région Afrique centrale, le Gabon compte veut construire un nouvel aéroport à Libreville, rénover l’aéroport d’Omboué et créer une nouvelle compagnie nationale. Afrijet, l’actuelle compagnie gabonaise, a obtenu début février, un prêt d’environ 532, 637 milliards de FCFA (8,12 millions d’euros) auprès de la BDEAC pour financer son plan de développement. Ledit plan qui court jusqu’en 2026, comprend le renouvellement et la densification de sa flotte et l’ouverture de nouvelles lignes.

En Angola, l’Etat devrait inaugurer un nouvel aéroport à Mbanza Congo, équipé par l’entreprise espagnole INDRA pour une enveloppe d’environ 8, 199 milliards de FCFA. En République Démocratique du Congo, l’Etat vient d’inaugurer un nouveau terminal VIP à l’aéroport international de Lubumbashi. Et plus loin, au Kenya, le transporteur aérien Kenya Airways a annoncé le lancement, ce 25 mai, d’un vol Amsterdam-Naïrobi avec un Dreamliner propulsé par biocarburant.

Selon le géant mondial du transport aérien Boeing, l’Afrique aura besoin à l’horizon 2040, de 20.000 pilotes supplémentaires, 21000 techniciens de maintenance d’aéronefs et de 26.000 personnels navigants.

Cameroun

Avec près de 7 000 emplois directs générés par l’activité des compagnies aériennes (données officielles CCAA), le Cameroun, ex-géant africain du transport aérien, met les gaz pour garder sa place dans ce ciel très concurrentiel. Tirant profit de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Total Energies 2021), a réalisé des travaux de rénovation de certaines plateformes (Yaoundé-Nsimalen, Douala, Bafoussam, Garoua, etc.). D’importants investissements ont également été consentis dans l’acquisition d’équipements aéroportuaires (loaders, bus, charriots, etc.). En 2022, la société Aéroports du Cameroun a annoncé un plan d’investissement de 370 millions de FCFA. Une partie de cet argent, 220 millions de FCFA, sera réservée à la construction d’un atelier de maintenance à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. L’autre partie, 150 millions de FCFA, va servir au financement des travaux de reprofilage de la piste d’atterrissage en terre de l’aéroport de Bertoua.

Il s’agit surtout, clarifie Paule AVOMO ASSOUMOU, épouse Koki, de tout faire pour « s’inscrire en droite ligne avec les pratiques observées dans les pays disposant des systèmes d’aviation développés, et surtout dans le souci de relever les défis en besoins accrus en personnels aéronautiques qualifiées au regard de certaines prévisions de l’industrie ».

« Cette demande importante en ressources humaines s’étendra automatiquement à d’autres métiers comme l’exploitation aéronautique, la fourniture de services de navigation aérienne ou encore la supervision de l’aviation civile. Il est donc urgent pour le Cameron de se doter de capacités de formation suffisantes, permettant de répondre aux besoins pressants d’acquisition et de renforcement des compétences du personnel aéronautique », conclut-elle.

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