Le Cameroun pourrait s’associer au cimentier marocain CIMAF pour l’entretien de 2 000 km de routes communales en terre en 2024. Dans ce projet porté par le Ministère des Travaux Publics, le cimentier fournit son expertise dans l’utilisation du liant hydraulique routier, et pourrait fournir le ciment nécessaire pour réaliser ces travaux.
Préparé en usine, un liant hydraulique routier est un produit fini et distribué prêt à l’emploi. Il s’agit d’une poudre minérale qui, une fois combinée avec de l’eau, devient une pâte faisant prise et durcissant progressivement, à l’air comme sous l’eau.
Ces phénomènes de prise et de durcissement sont dus à la formation d’éléments hydratés stables, peu solubles dans l’eau, et dotés d’un fort pouvoir d’assemblage entre eux ainsi qu’aux sols ou granulats destinés au traitement. Progressivement, ils permettent ainsi l’agglomération des pâtes et des mélanges.
Depuis ce 05 février, le MINTP forme ses ingénieurs à l’utilisation de ce produit stabilisant. Un expert du groupe Ciments d’Afrique (CIMAF) accompagne d’ailleurs le département ministériel dans cette formation.
Selon nos informations, à côté de la phase théorique, une phase pratique est prévue. Elle portera sur la réalisation d’une planche d’essai dans la commune de Ngog-Mapubi (département de Nyong-et-Kéllé et la région du Centre).
Stratégie
Le liant hydraulique routier vient s’ajouter à la palette déjà fournie de produits stabilisants en cours d’utilisation ou retenus par le MINTP. C’est le cas par exemple du CON-AID/CBR-PLUS. Un produit chimique concentré à haut pouvoir stabilisant fabriqué en Afrique du Sud par la société Agent CBR Plus Technologies International.
Le produit qui se présente sous une forme liquide et visqueuse est surtout utilisé pour le traitement des sols argileux (sols à faible portance). Il augmente la résistance et la portance du sol argileux en le rendant hydrophobe (Refus de l’eau).
Pour entretenir les routes en terre qui constituent 90% du réseau routier, le MINTP s’intéresse aussi aux Géo synthétiques. Il s’agit d’une variété de matériaux en polymères synthétiques qui offrent plusieurs fonctions dans la construction des routes. Notamment au niveau du drainage, de la filtration, de la séparation, du renforcement, de la protection, du contrôle de l’érosion, ou encore de l’étanchéité.
A côté de ces deux produits stabilisants, le Cameroun va utiliser produit le RoadPacker/INNOV-ST. Un stabilisateur de sol chimique hydrosoluble, présenté comme étant capable de réaliser des économies allant jusqu’à 45%.
Lire aussi : Cameroun : Le MINTP veut implémenter la solution RoadPacker pour la stabilisation des routes en terre – Bougna.net
Sur son site Internet, le groupe canadien RoadPacker explique que « seulement 1 litre de RoadPacker Plus est nécessaire pour traiter 33,3 mètres carrés (150 mm de profondeur de base) de route ». Ceci grâce à « des produits chimiques qui modifient les propriétés du sol afin de le rendre plus dense, ce qui augmente la fixation des particules du sol et améliore sa capacité à supporter la charge sans déformation ».
Pour l’implémentation du RoadPacker, le MINTP a lancé, le 22 novembre 2023, un avis de sollicitation a manifestation d’intérêt pour la préqualification des entreprises et/ou groupements d’entreprises. Les entreprises ou groupements d’entreprises retenus seront chargés de l’implémenter dans le cadre des chantiers école d’entretien des routes en terre.
Selon le MINTP, le réseau routier du Cameroun comprend 121 873 km, dont 111 988 km de routes en terre. Dans ce linéaire, le réseau de routes communales est long de 98 558,78 km. Seulement 2 606,09 km de routes communales sont bitumées.
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