Tractafric Equipment Cameroun a récemment lancé une campagne promotionnelle de ses engins de BTP à la clientèle chinoise installée au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale. L’opération baptisée « Evènement spécial clients chinois » visait à « présenter notre groupe Optorg, notre équipe dédiée à la clientèle chinoise et surtout d’écouter leurs recommandations afin de leur apporter des solutions adaptées et resserrer davantage les liens de notre partenariat », a indiqué l’entreprise.
Devenu pionnier de l’industrie des engins (de BTP notamment) d’Afrique centrale, grâce à la construction d’une usine d’assemblage d’engins dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, Tractafric Equipment Cameroun s’est positionné comme un partenaire de choix pour les Etats de la sous-région.
Interviewé par BOUGNA à l’époque, Alain DUFOURNIER, ancien Directeur Général, annonçait déjà les couleurs. « L’usine équipera les opérateurs camerounais en engins particulièrement adaptés pour leurs chantiers. A commencer par les collectivités locales, que nous allons accompagner dans le cadre d’un partenariat », avait-il déclaré.
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« Tractafric Equipment Cameroun a en effet conclu avec les collectivités locales et le FEICOM (Fonds Spécial d’Equipement intercommunale Ndlr.) un accord pour fournir les mairies en équipements pour la construction et l’entretien de leurs infrastructures routières. Tractafric Equipment va ainsi contribuer activement au développement des régions, en ligne avec le grand projet de décentralisation impulsé par le Président de la République », avait-il ajouté.
Du fer et du béton
Pourquoi Tractafric Equipment Cameroun consacre-t-il une opération spéciale aux clients chinois ? Que peut tirer le concessionnaire automobile dans cette opération apparemment anodine ? Pour comprendre, il faut scruter l’actualité. Impliquée à plus de 70% dans les investissements sur les infrastructures (routes, énergies, mines agriculture, télécoms, santé, etc.) en Afrique, la Chine a fait ces dernières années une entrée fracassante dans le secteur minier.
Cette année en effet, le Cameroun et le Congo ont procédé au lancement technique d’un projet conjoint d’extraction minière. Ciblant les sites de Mbalam, Nabeba et Badondo, les projets portés par un consortium d’entreprises (dont une grande partie d’entreprises chinoises) pourraient capter des investissements d’environ 9,3 milliards de FCFA (5 664, 295 milliards de FCFA).
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Sur le site de Mbalam/Nabeba par exemple, la production annoncée en fin 2024, pourrait atteindre une capacité de 125 millions de tonnes de minerai de fer de haute qualité d’ici la fin de cette décennie (horizon 2030).
« L’impact socio-économique de ces projets est profond. En chiffres, sur les 50 prochaines années, le Cameroun gagnera 25 milliards de dollars, soit 12 mille milliards de FCFA en termes de retombées fiscales. Quant au Congo, il gagnera le double, voire le triple, parce que ce sont ses mines. L’analyse économique du projet vu dans son ensemble, indique qu’il va générer sur une période de 25 ans, près de 195 milliards de dollars en termes d’impôts. Une véritable manne pour le Cameroun et le Congo », calcule Patrick TCHOUWA, Directeur de l’Administration et des Affires publiques chez Bestway Finance Ltd, entreprise chef de file du consortium.
Il n’y a pas que le Cameroun et le Congo
Depuis 2018, Pékin et Kinshasa (en République démocratique du Congo) ont conclu des contrats » d’exploitation minière pour plusieurs milliards de dollars. Dans ce géant d’Afrique, la Chine est désormais un acteur majeur dans le secteur minier. En 2018, le pays d’Etienne TSHISEKEDI a signé un contrat minier d’une valeur de 7 milliards de FCFA avec la SICOMINES (société sino-congolaise des mines).
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Une demi-dizaine d’autres projets sont en cours ou prévus. A l’instar du projet d’intégration, en amont du complexe sidérurgique de Malaku. Un projet qui vise à développer une chaîne de production intégrée pour la sidérurgie à Malaku. Le projet de relance de la production de bé ryl ; le projet de valorisation des gisements de phosphates du Bas-Congo ; et le projet de recherche d’argiles nobles pour les industries de la céramique fine.
Dans ce juteux marché des engins de BTP, Tractafric Equipment fera face à un acteur de poids. Depuis 2021, Longstar Equipment, l’entreprise dirigée par le chinois Long Haï, pose ses pions au Cameroun et dans la sous-région. Distributeur des camions SHACMAN, des engins SANUY, SHANTUI et YOUTONG, le concessionnaire installé dans la zone industrielle du Port de Douala-Bonabéri multiplie, lui aussi, des opérations de charme ciblées vers les opérateurs de tous les secteurs d’activités. Dans le nouvel empire chinois d’Afrique centrale, la bataille des concessionnaires automobiles ne fait que commencer.
