Mauvaise qualité du réseau routier : Nganou Djoumessi rend coups pour coups à ses détracteurs

En pleine polémique sur la mauvaise qualité des infrastructures routières, alors qu’il vient de se faire indexer personnellement par le Président du patronat sur « l’état désastreux et inédit » de l’ensemble du réseau routier national, Emmanuel Nganou Djoumessi chausse les gants.

Lui qui va bientôt souffler sa neuvième bougie à la tête du Ministère des Travaux Publics, a saisi l’opportunité offerte par la conférence de presse donnée en clôture de la traditionnelle revue des projets et programmes routiers en cours d’exécution pour monter sur le ring. Comme son homonyme combattant de MMA, le Ministre a rendu les coups à ceux qu’il accuse de « servir à l’opinion des données détachées des faits vérifiés ».

A lire : Au BIT, le GTTC se plaint du mauvais état des routes, et plaide pour un allègement des mesures fiscales sur les transporteurs

S’il a reconnu « une dégradation accélérée ces derniers mois » du réseau routier structurant, il a balayé du revers de la main une quelconque implication. La cause,il faut aller la chercher ailleurs.

« La durée de vie accomplie (des routes Ndlr.), dont le vieillissement des chaussées et des ouvrages d’assainissement sont des illustrations. Une pluviométrie abondante et continue, face à des ouvrages d’évacuation dimensionnés jadis pour des volumes d’eau désormais plus importants et dépassant les projections de construction. Un incivisme tenace de certains usagers de la route dont le non-respect des tonnages et des gabarits des véhicules contribue à peser sur la durée de vie des chaussées », a cité l’Ingénieur de l’Etat.

Circulez…

A ces raisons, on peut ajouter l’insécurité, qui a considérablement ralenti l’exécution des travaux sur certains axes routiers. A l’instar des routes Babadjou-Bamenda, Kumba-Ekondo Titi. Infrastructures qui ont amené le Maître d’Ouvrage à revoir sa stratégie.

Lire aussi : Emmanuel Nganou Djoumessi : Certains affirment que l’état du réseau routier est mauvais. Tel n’est pas le cas !

Circulez, il n’y a rien à voir a donc semblé dire Emmanuel Nganou Djoumessi à ses détracteurs. Aux autres, journalistes « professionnels, ceux des journalistes et des médias qui s’emploient à éduquer, à former, à sensibiliser et à informer sur l’usage des routes et d’avantage sur les actions que mène le Ministère des Travaux Publics pour relever le niveau de services des infrastructures routières », le Ministre proposé de voir ce qui a déjà été fait, et ce qui va être fait.

Sur ce qui est en train d’être fait, 62 projets de construction, de réhabilitation ou d’entretien confortatif des routes et ouvrages d’art sont en cours actuellement au Cameroun. « Ces projets couvrent 8 685,443 km de routes en travaux. Dont 1 290, 314 km en construction, 373,38 en réhabilitation, et 7 021 ou un peu plus en entretien », a cité le Ministre.

Prenant le cas des projets d’entretien confortatif, Emmanuel Nganou Djoumessi a indiqué qu’ « actuellement, un linéaire total de 1 346,88 km sont en cours d’entretien confortatif. L’entretien confortatif est une conjonction de réhabilitation et d’entretien périodique. Ces opérations sont financées à la fois par le Fonds routier et le budget d’Investissement public à hauteur de 51,500 milliards de FCFA. A terme, ces interventions donneront un nouveau visage à ces axes et rendront aisée la circulation des usagers et des biens ».

NoSo

Malgré le contexte sécuritaire, les régions du NoSo retrouvent progressivement la voie. « la reconstruction de la route Babadjou-Bamenda, en lots Babadjou-Matazem (17 km) pratiquement achevée. Matazem-Welcome to Bamenda, d’achèvement pour la fin de l’année 2024. La section Welcome to Bamenda-Ecole des Champions est en cours d’exécution avec un taux largement satisfaisant. La section Ecole des Champions-Amour Mezam, et la traversée urbaine de Bamenda sont en cours de structuration pour un début des travaux à la fin de l’année », s’est réjouit le membre du gouvernement.

Lire aussi : Discours à la Nation : Paul BIYA « se réjouit » de l’exécution du programme routier en 2023

« Pour le bitumage de la Ring Road, 357 km, plusieurs études techniques en maîtrise d’œuvre complète s’exécutent pour d’autres sections. J’ai déjà indiqué les sections de la Ring Road qui sont en cours de construction. Il importe de souligner que la structuration du projet Ring Road avec la BAD a donné à mettre en avant son acceptation sociale dans cet environnement ainsi que son inclusion. Ainsi, certaines activités socio-économiques qui concernent les femmes et les jeunes ont été prises en compte et sont conduites par les agences des Nations Unies, à la satisfaction des bénéficiaires », a-t-il ajouté.

Avant de conclure que « Nonobstant un environnement caractérisé par l’insécurité dans deux de nos régions, en dépit des conséquences des changements, de la faible capacité des entreprises contractualisées, de nombreuses défaillances relevées dans l’exécution des travaux, dont notamment le paiement laborieux des décomptes entre autres, il convient de relever que les efforts du gouvernement permettent d’atteindre progressivement les objectifs visés par notre stratégie nationale de développement ».