Emmanuel Nganou Djoumessi : Certains affirment que l’état du réseau routier est mauvais. Tel n’est pas le cas !

0
Emmanuel Nganou Djoumessi s'exprimant sur le réseau routier du Cameroun

Le Ministère des Travaux Publics a tenu sa première conférence semestrielle des services centraux et déconcentrés ces 25 et 26 janvier. Les travaux portaient sur le thème : « Exécution efficace et suivi rigoureux des projets d’infrastructures ». A cette occasion, Emmanuel Nganou Djoumessi a accepté de réagir à l’actualité liée à la qualité de certains axes routiers.

Vous avez présidé les travaux de la conférence semestrielle des services centraux et déconcentrés du Ministère des Travaux Publics. La question des outils et méthodes nécessaires pour améliorer la qualité du réseau routier a au cœur des travaux. Pensez-vous avoir trouvé ces outils ?

Nous connaissons ces outils et ces méthodes. Il fallait les partager avec nos collaborateurs pour rechercher d’avantage d’efficacité dans leur travail quotidien. De quoi s’agit-il ? Il s’agit, à la vérité, d’optimiser l’utilisation des moyens disponibles. Voyez-vous, nous avons un réseau de 121 873 km. Nous n’allons pas dire qu’en un tour de bras, nous allons bitumer ce réseau.

En revanche, nous pouvons travailler pour que tous les axes routiers de ce réseau soient traficables quelle que soit la saison. Qu’il soit bitumé ou qu’il soit en terre, que l’usager puisse aller d’un point à un autre avec une vitesse de circulation d’un peu plus de 60 km par heure. Ce n’est que là, nous allons dire que l’état du réseau est bon.

Ces derniers mois, des images de certains axes routiers devenus impraticables ont défrayé la chronique. Je cite par exemple les axes Mora-Dabanaga-Kousséri, Ebolowa-Akom2-Kribi, ou encore Douala-Bonépoupa. Que comptez-vous faire justement pour que la circulation à cette vitesse de 60 km par heure soit possible ?

Les axes routiers que vous citez sont des axes qui, par leur persistance, noient les efforts faits par le gouvernement. A ceux que vous venez de citer, je peux ajouter Batouri-Yokadouma-Moloundou, Olounou-Oveng, etc. on a l’impression, avec ce que renvoient ces images, que l’état du réseau routier est mauvais. Alors que tel n’est pas le cas.

Lire aussi : ENQUETE: Comment le manque de route pénalise le port de Kribi – Bougna.net

Je dois vous dire que ces cinq dernières années, nous avons construit près de 2 500 km de nouvelles routes bitumées. Au cours de cette première conférence, il fallait donc dire ce qu’il faut faire désormais pour qu’il n’y ait plus de bourbiers, c’est-à-dire qu’il n’y ait plus de rupture du trafic.

Dans la région du Nord, au-delà de la route Mora-Dabanaga-Kousséri, il y a, en aval, la route Ngaoundéré-Garoua qui nécessite des travaux de réhabilitation. Allons-nous connaître trouver une solution cette année ?

D’ordre du Chef de l’Etat, la structuration de la réhabilitation est en cours, et avance convenablement. Les travaux sont là, réalisés par une entreprise. Mais des travaux sont aussi en train d’être faits par des équipes du Ministère des Travaux Publics. Donc il y a des travaux en régie, et des travaux en entreprise.

Sur la route Bekoko-Nkongsamba-Pont du Nkam, Batouri-Yokadouma-Mouloundou…

Sur la route Bekoko-Nkongsamba-Pont du Nkam, une entreprise est là. Nous avons entrepris de rechercher un financement avec la BAD pour réhabiliter cette infrastructure.

Lire aussi : Discours à la Nation : Paul BIYA « se réjouit » de l’exécution du programme routier en 2023 – Bougna.net

Sur Batouri-Yokadouma-Moloundou, ça fait 356 km de routes en cours de préparation pour la construction. Nous sommes d’ailleurs au-delà de la mesure préparatoire. Dès lors que l’entreprise partenaire technique qui a séjourné là-bas a fini de collecter les données pour son bitumage. Cette route va nous amener de Batouri à la frontière avec le Congo.

Pour ce cas-là, au regard du kilométrage important, et du coût des solutions classiques, j’ai instruit que l’examen qui sera fait du dossier de consultation d’entreprise prenne en compte le recours aux matériaux géo-synthétiques. L’avantage avec les matériaux géo-synthétiques est qu’ils jouent un rôle plus performant par rapport aux matériaux classiques et coûtent curieusement moins cher.

Sur le plan administratif, nous avons constaté un changement dans vos habitudes. Habituellement, le Ministère des Travaux Publics n’organise qu’une seule conférence annuelle. Cette année, vous annoncez deux conférences, qu’il faut désormais qualifier de conférences semestrielles. Pourquoi ?

Effectivement, nous allons désormais avoir deux conférences par an. La prochaine conférence, dans six mois, nous allons évaluer la mise en œuvre des recommandations de ce jour. Au cours des travaux de ces deux jours, nous avons insisté sur le suivi des travaux routiers.

Pour indiquer que le guide de l’ingénieur du suivi qui est en vigueur au Ministère des Travaux Publics depuis quelques années déjà, doit rester la boussole. Quand l’ingénieur descend pour suivre les travaux, que recherche-t-il, comment doit-il rendre compte de ce qu’il a vu ? Il s’agit-là d’accompagner l’entreprise, la mission de contrôle, à lever les éventuels obstacles. Donc le Guide de l’ingénieur de suivi est un document boussole.

Nous avons aussi insisté sur le traitement des décomptes en guichet unique. Il est hors de question que qui que ce soit (ingénieur, Mission de contrôle, chef d’entreprises) examinent, discutent des décomptes dans un bureau. Non. Les décomptes s’examinent en réunion de chantier, sur une table, pour être validés pour rejetés selon les cas.

Vous avez longuement parlé des nouvelles routes bitumées. Mais 80% du réseau routier est encore en terre. Une stratégie est adoptée depuis quelques années, à quoi doit-on s’attendre cette année ?

Nous avons bel et bien rappelé le contenu de cette stratégie. La note de stratégie d’entretien durable des routes en terre. C’est une note qui a été arrêtée, et qui vise donc à ordonnancer convenablement les prestations à réaliser s’agissant d’une route en terre à entretenir et à réhabiliter.

Nous commençons par le traitement des points potentiels de rupture ou les points de rupture. S’il s’agit d’un effondrement d’ouvrage, on commence par rétablir la circulation en reconstruisant l’ouvrage, puis, suit l’assainissement pour le drainage de l’eau. Vous savez, le principal adversaire de la route c’est l’eau. Enfin, viendra le revêtement. Nous avons partagé cette stratégie. Elle est en cours d’implémentation s’agissant des routes en terre. Son implémentation va se renforcer.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here