L’Éthiopie, premier pays au monde à interdire l’importation des véhicules diesel et essence et se tourne vers les véhicules électriques grâce notamment au chinois Beiqi Foton Motor Co., Ltd.
Comment réduire les sorties de devises liées à l’importation du carburant tout en réduisant les pollutions des véhicules, en amorçant la décarbonisation du secteur du transport et de la logistique et en développant une filière locale de véhicules électriques?
La réponse du Gouvernement Éthiopien à cette équation à plusieurs paramètres est simple : Interdiction d’importation des véhicules diesel et essence.
C’est effectivement en janvier 2024 que le Ministère des Transports et de la Logistique a pris cette décision sans précédent.
YIZENGAW YITAYIH, Haut Fonctionnaire au sein de ce Ministère explique dans une interview, datée du 10 septembre 2024, au journal Le Monde les raisons de ce choix drastique « il s’agit avant tout d’une stratégie économique. Le décret doit d’abord nous aider à rationaliser nos dépenses en devises étrangères ».
Selon le ministère éthiopien des Transports et de la Logistique, le pays a consacré 6 milliards de dollars aux importations de carburant en 2023, dont plus de la moitié destinée aux véhicules.
Le pays souhaite donc se tourner vers les véhicules électriques. L’Éthiopie ne compte qu’une seule borne de recharge publique. Le pays compte 126 millions d’habitants et la moitié n’a pas accès à l’électricité.
Malgré ces défis, le déploiement des véhicules électriques est en cours d’accélération dans le pays.
D’après une information datée du 21 juin 2024 de l’agence chinoise Xinhua, le fabricant automobile chinois Beiqi Foton Motor Co., Ltd. a annoncé son souhait d’entreprendre la production de véhicules électriques en Ethiopie afin de soutenir la transition électrique de ce pays.
Les dirigeants de cette entreprise ont fait cette annonce à l’issue de leur rencontre à Addis-Abeba avec S.E.M. DENGUE BORU, Ministre Éthiopien des Transports et de la Logistique où ils discutaient du plan de l’entreprise pour débuter la fabrication des véhicules électriques dans le pays.
Le Ministère qui avait préalablement annoncé son intention d’importer 439 000 véhicules électriques d’ici 2030 pourrait finalement voir une industrialisation de la filière sur son territoire et la fabrication d’une bonne partie de ces voitures sur place.
L’Éthiopien a mis en place des mesures fiscales incitatives avec l’exonération des taxes pour les composants des véhicules électriques afin de promouvoir leur développement et faciliter les transferts technologiques en réponse à l’envolée mondiale des prix du carburant et aux changements climatiques.
Si l’Éthiopie a pu prendre la mesure historique d’interdire l’importance des véhicules diesel et essence c’est parce que le pays n’est pas membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui est opposée à la mise en place des barrières douanières.
Que se passera-t-il donc en 2026 si l’Éthiopie intègre l’OMC ?