Six mois après la signature du contrat de partenariat public-privé de douze ans avec la société NEGRI, le Port Autonome de Douala (PAD), lance les travaux de construction du quai 17. Il s’agit des travaux d’extension du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri.
L’investissement, estimé à 47 milliards FCFA HT, prévoit notamment la construction de 250 mètres de quai, 7,9 hectares de terre-plein et 1 200 mètres de voies RTG. Les travaux, répartis sur 30 mois, visent à tripler la capacité du terminal pour atteindre, à terme, un traitement d’1 million de conteneurs (EVP) par an à l’horizon 2030. Negri assurera également l’exploitation de l’infrastructure aux côtés de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) pendant une période de dix ans.

« Pour ce qui nous concerne, ce projet se déroule en trois grandes étapes. La phase de conception, de montage, avec notamment l’élaboration du projet, et la mise en place du financement. La construction, dont nous lançons officiellement le démarrage aujourd’hui. L’exploitation des ouvrages, prévue dans 27 mois après la construction, et dont les revenus permettront de renforcer l’économie », a expliqué Stéphane DELAPLACE, PDG de NEGRI.
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Stratégique, et même vital pour l’amélioration des capacités d’accueil du terminal à conteneurs, le projet d’extension du terminal à conteneurs a été rendu possible grâce à un montage financier rigoureux et efficace.
« Le contrat de travaux a été conclu à prix fermes, forfaitaires et actualisables. C’est une caractéristique essentielle de ce marché. Le prix annoncé aujourd’hui sera respecté, c’est un engagement fort tant du constructeur que du promoteur. Sans cette condition, le projet n’était pas bancable. C’est important de le souligner », a martelé Stéphane DELAPLACE.
Extension
Le Projet d’extension du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri s’inscrit dans les priorités d’investissement du Schéma Directeur de Développement, qui a mis en évidence la nécessité d’étendre ce terminal. Notamment pour la construction d’un quai supplémentaire et l’aménagement de nouveaux espaces de stockage, en raison de la dynamique croissante du trafic des conteneurs et face à la situation de saturation du terminal. Effet, selon ledit Schéma Directeur de Développement, le Port ne pourra plus faire face au trafic prévisionnel à l’horizon 2030 si ses capacités structurelles ne sont pas développées.
« Les hypothèses d’évolution du trafic conteneurs à moyen et long terme au port de Douala affichent, dans une perspective optimiste, que ce trafic pourrait doubler à l’horizon 2030, passant de 380 000 EVP traités de nos jours, à environ 796 000 EVP. Et à plus long terme, ce trafic pourrait même dépasser le million d’EVP pour atteindre environ 1,8 million d’EVP à l’horizon 2050 », a analysé Cyrus NGO’O, Directeur Général du PAD.
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Des trafics de cet ordre de grandeur, qui ne peuvent évidemment pas être traités par les infrastructures actuelles, qui sont quasiment d’ores et déjà dans une situation de saturation avancée.
Mais la situation de saturation ne concerne pas que le terminal à conteneurs. Le Schéma Directeur de Développement du Port anticipe aussi une saturation généralisée de la plateforme qui n’utilise actuellement que le tiers de ses 997 ha de superficie.
Le Port sortira du port
Conformément aux propositions de ce document stratégique, le PAD va construire une Zone d’activités industrialo-portuaires sur les berges de la Dibamba, à Missolè 1. Étalée sur une surface de 500 ha (dont 120 ha pour la zone logistique multimodale et 350 ha pour la plateforme industrielle intégrée), la zone d’activités industrialo-portuaires favorisera l’implémentation d’un écosystème industriel et d’un hub logistique multimodal intégré, interconnectés au Port de Douala-Bonabéri et à l’hinterland.
Le projet confié au groupe ARISE IIP fin septembre 2024, a connu une avancée majeure avec le début des opérations d’indemnisation des populations impactées. Plus d’1,2 milliard de FCFA ont été débloqués par le Port Autonome de Douala pour dédommager les 129 familles riveraines identifiées par la première phase.
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Une fois ces opérations achevées, le groupe aura les coudées franches pour réaliser son projet. Selon nos informations, environ 230 milliards de FCFA HT seront nécessaires pour la première phase de réalisation des deux composantes du projet. Soit 160 milliards de FCFA pour la zone logistique multimodale et 70 milliards de FCFA pour la plateforme industrielle intégrée.
Après la Dibamba, « à plus long terme », le Port Autonome de Douala devrait mettre le cap sur l’île de Manoka, dans le 6e arrondissement de Douala. Ici, l’entreprise dirigée par Cyrus NGO’O va déployer ce qui se présente déjà comme son projet le plus important. La construction d’un port en eaux profondes. « Tout ceci, dans la perspective d’accueillir les navires porte-conteneurs parmi les plus grands mis en exploitation de nos jours par les lignes maritimes », prédit Cyrus NGO’O.
« Douala, doit devenir le Port de référence dans le Golfe de Guinée », avait déclaré Paul BIYA, Président de la République, dans un discours donné le 06 octobre 2011 dans la capitale économique. 15 ans plus tard, cette vision présidentielle de faire du Port de Douala-Bonabéri un port moderne, compétitif et un catalyseur du développement économique national s’est matérialisée sur plusieurs aspects. Cyrus NGO’O, le Maître d’œuvre de cette vision, travaille sans relâche pour tirer cette référence vers les sommets.







































