Le groupe SOMAF, attributaire des travaux d’entretien confortatif sur une partie de la route Edéa-Kribi (146,34 km) pourrait se voir retirer le marché, en raison de nombreuses insuffisances. Selon nos informations, depuis mi-juillet, l’entreprise est invisible sur la section Pont Bivouba- Kribi.
Contacté, le Ministère des Travaux Publics (MINTP) confirme qu’en effet, « sous la contrainte des fortes pluies observées actuellement, l’entreprise SOMAF a démobilisé l’ensemble de son personnel et matériel ». Mais ceci, « sans préavis. Malgré les différentes interpellations, elle tarde à s’exécuter ».
Rencontré en marge de la traditionnelle revue des projets du MINTP, Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre, nous a affirmé avoir instruit à l’entreprise de « se remobiliser dans les brefs délais sous peine de se voir notifier un Ordre de Service de Mise en demeure ».
A côté de la démobilisation du personnel, d’autres insuffisances inquiètent, notamment au niveau de la qualité des travaux réalisés. En effet, sur cette même section, des nids de poule ont refait surface, malgré les travaux exécutés officiellement à 82,28% (au 31 août 2025).
Chez SOMAF, des sources généralement bien informées déplorent les retards dans le paiement des décomptes. Depuis le début des travaux, l’entreprise n’a reçu ni l’avance de démarrage, ni les décomptes émis (décomptes N°2,3 et 4) pour les travaux. Des impayés qui s’élèvent à plus de 2,540 milliards de FCFA. Ceci, alors que la Mission de contrôle (PRISMA), a perçu environ 45, 989 millions de FCFA, sur les 130,345 millions de FCFA de décomptes émis.
Au Ministère des Travaux Publics, on reconnaît les retards dans le paiement des décomptes, mais avec quelques réserves. « L’entreprise déclare avoir été payée partiellement, sans préciser le montant déjà perçu », peut-on lire dans un document parvenu à notre rédaction. Mais, ajoute le département ministériel, l’une des actions à mener est de « procéder au paiement des décomptes d’un montant cumulé de plus de 2,624 milliards de FCFA ».
Lire aussi : Cameroun : Comment le manque de route pénalise le port de Kribi
Contractualisée le 23 octobre 2024 (OS de démarrage), pour une enveloppe globale d’environ 3,499 milliards de FCFA, l’entreprise SOMAF est sommée de se mobiliser. L’Ingénieur de l’Etat l’instruit de « mobiliser une équipe pour le traitement des nids de poule sur la section Pont sur le Nyong-Kribi (région du Sud) où le climat est plus favorable et procéder au maintien de la circulation sur la section Edea-Pont sur le Nyong (région du littoral) ».
Lancés en attendant le début des travaux de réhabilitation de la route Edéa-Kribi, les travaux d’entretien confortatif peinent à tenir la promesse des fleurs. Ce qui pourrait doucher toutes les actions actuellement mises en œuvre par le Port de Kribi pour attirer plus de navires sur le Port en eaux profondes.
