Le Port de Douala-Bonabéri, malgré la mise en service du Port en eau profonde de Kribi, demeure la première porte d’entrée des marchandises du Cameroun. C’est en tout cas l’affirmation faite par FONGOD Edwin NUVAGA, Directeur Général des Douanes (DGD), dans son exposé donné au colloque organisé dans le cadre de la célébration des 150 ans du Port de Douala.
« En 2024, le Port de Douala seul, a pourvu plus de 671 milliards de francs CFA sur les 1 049 milliards mobilisés par la Direction générale des Douanes », a-t-il relevé. Ajoutant que « 77 % des marchandises en transitent par Douala, ont comme destination notre voisin, la République, du Tchad ». Avec une partie de ces marchandises acheminées jusqu’au Soudan.
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Dans sa présentation, le Directeur Général des Douanes a par ailleurs appelé à une plus grande collaboration avec le Port Autonome de Douala, autorité portuaire. Notamment dans la mise des zones logistiques et industrielles.
En effet, sur cette seule année 2025, le Port Autonome de Douala (PAD) a lancé les travaux de construction de la Zone d’Activités industrialo-portuaires de la Dibamba, à Missolè 1. Un projet confié à Arise Integrated Industrial Platformes (ARISE IIP), qui nécessitera un financement d’environ 230 milliards de FCFA HT dans la première phase. Etabli sur une plateforme industrielle de 350 hectares, l’espace servira à l’aménagement d’une zone logistique multimodale de 100 hectares, et une zone résidentielle de 50 hectares environ.
Analysant l’environnement industriel, FONGOD Edwin NUVAGA a expliqué que : « Quand vous voyez le port de Douala, il faut peut-être regarder après le port. C’est à dire l’industrialisation qu’il draine. Et comme vous le savez très bien, juste au niveau du port, nous avons beaucoup d’industries de la cimenterie, les minoteries, les structures de transformation du bois, de conservation des produits agricoles, de pêche, etc. ».
« Pourquoi je cite tout cela ? C’est parce que c’est la structure qui donne le volume au port de Douala. Quand vous regardez le port de Douala, il faut voir une extension. Et nous sommes très intéressés par ce qui va se passer au niveau des Missolè. Il y aura une industrialisation. Il faudra que nous travaillions ensemble pour mettre en place de très bonnes procédures, non seulement pour assurer la fluidité des opérations, mais aussi pour réduire les coûts de passage », a-t-il souhaité.
Véritable vecteur de complémentarité et de partage mutuel des effets induits de l’industrialisation, la collaboration entre l’autorité portuaire de Douala et l’administration des Douanes ne sera que bénéfique pour l’économie nationale.
« Nous jouons des rôles extrêmement importants et nous sommes des co-gestionnaires des opérations au niveau des points d’entrée et des sorties des marchandises. Donc cette collaboration doit dépasser le simple cadre opérationnel pour s’inscrire dès la conception et la mise en œuvre des solutions, des projets de solutions portuaires », a-t-il conclu.
Faire de la Douane un partenaire incontournable dans la conception des projets. Voilà le sens donné à la présentation de FONGOD Edwin NUVAGA. Ceci, à l’effet de garantir la cohérence entre les infrastructures et les procédures ; et optimiser la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes.
Intitulé « Système portuaire camerounais à l’horizon 2035, vers une gouvernance intégrée, durable », le panel des décideurs organisé dans le cadre de ce Colloque a réuni plusieurs participants, dont la Direction Générale des Douanes, le Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC), le Port Autonome de Kribi (PAK), et le Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE).