On an sait un peu plus sur le programme routier 2026 du gouvernement camerounais. Après l’annonce d’une révision à la baisse des prévisions de construction des routes bitumées (elles passeraient de 754,76 km en 2025 à 650 km en 2026), le Ministère des Travaux Publics (MINTP) a donné de nouvelles précisions sur ledit programme.
Au cours d’une réunion tenue dans le nouvel immeuble siège ce 21 novembre, Emmanuel Nganou Djoumessi, MINTP, a insisté sur la nécessité d’une gestion budgétaire efficace et pragmatique. L’effort, a-t-il dit, devra se concentrer au cours du prochain exercice en priorité sur les routes nationales, les projets en cours d’exécution, les projets en phase successive ainsi que, de manière encadrée, quelques nouveaux projets pertinents.
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Ceci, en tenant compte de « la cohérence de l’action publique, (qui Ndlr.) impose de consolider ce qui est engagé avant d’ouvrir de nouveaux fronts ». Une rationalisation des projets longtemps appelée de tous leurs vœux par certains membres du gouvernement, pour coller à la réalité budgétaire, particulièrement tendue. Bon à savoir, près d’une centaine de projets sont actuellement en cours d’exécution sur l’étendue du territoire national. Ceci alors que les provisions budgétaires ne couvrent qu’environ 50% des besoins réels exprimés.
Dette
Pour mémoire, fin 2024, le Ministère des Travaux Publics estimait à 60 milliards de FCFA, « le volume des décomptes produits par les entreprises et (qui Ndlr.) ne pouvant être engagés du fait de l’épuisement des crédits budgétaires ». De cette dette, 25 milliards représentaient les arriérés pour les travaux complémentaires de l’Autoroute Yaoundé-Douala (phase1).
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« Par ailleurs, les paiements effectifs des dépenses engagées au cours de l’exercice s’élèvent à 70 milliards, soit un volume de reste à payer de 117 milliards à la Paierie Spécialisée et 26 milliards au Fonds Routier. Cette situation traduit la réalité selon laquelle, plusieurs contrats actifs sont exécutés sans paiements correspondants, en raison du faible taux de couverture budgétaire en ressources internes ordinaires et des tensions de la trésorerie de l’Etat », avait expliqué Emmanuel Nganou Djoumessi devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée Nationale.
L’environnement économique délétère global a donc fortement impacté négativement le secteur des travaux routiers, générant une importante accumulation des arriérés de paiement et, partant, limitant les rendements des entreprises des travaux.
L’entretien routier de Paul BIYA
Inscrit en lettres d’or dans le discours de campagne du candidat Paul BIYA à Maroua, l’entretien routier devrait prendre une place prépondérante. Dès 2026, le gouvernement devrait revoir les termes des contrats qui le lient à certaines entreprises. Il s’agit, apprend-on, « des entreprises dont les contrats arrivent à échéance et dont les prestations demeurent discutables ». Selon le MINTP, elles « seront désormais soumises à des Dossiers d’Appel d’Offres mieux structurés et alignés sur les exigences du Maître d’Ouvrage ».
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Une attention particulière sera portée sur les projets situés sur les corridors transfrontaliers (Mora-Dabanga-Kousséri, Ngaoundéré-Garoua, etc.), « compte tenu de leur importance stratégique ».
Concernant le PIISAH, le MINTP a instruit de prioriser les dessertes des exploitations agro-pastorales, conformément aux orientations du MINADER (Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural) et du MINEPIA (Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales), afin de faciliter l’accès aux zones de production et d’accompagner les filières rurales.
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Enfin, suivant les hautes directives du Président de la République, le Ministre des Travaux Publics a recommandé un recours accru à la main-d’œuvre locale à travers l’approche HIMO, en collaboration avec les Collectivités Territoriales Décentralisées et les entreprises de travaux. Cette option devra être intégrée autant dans les travaux de cantonnage que dans certains revêtements de chaussée sur les routes à trafic modéré.









































