Désormais, la Banque africaine de Développement (BAD) financera à 100% les indemnisations dans populations riveraines des projets inscrits dans son portefeuille. A travers cette mesure, l’institution financière panafricaine veut résoudre le problème de retards accusés dans les chantiers.
L’annonce a été faite ce lundi, 05 décembre, par Mike SALAWOU, Directeur du Département Infrastructures et Développement urbain de la BAD. C’était au cours d’une audience accordée par Emmanuel Nganou Djoumessi, le Ministre des Travaux Publics (MINTP).
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« C’est un grand pas pour la BAD, parce que les administrateurs s’en étaient toujours opposés. C’est un élément fondamental qui règle en partie le problème. Il appartient naturellement à chaque pays de mettre en place les mécanismes internes selon la réglementation nationale permettant à ce que ceux qui sont impactés puissent être dédommagés », a précisé Pierre MORE NDONG, expert en chef de la BAD.
Pour le gouvernement camerounais, l’annonce est bien accueillie. Surtout que « 70% des retards que nous connaissons dans le démarrage des projets s’expliquent par notre lenteur à libérer la ressource destinée à réinstaller les personnes en déplacement », reconnaît Emmanuel Nganou Djoumessi.
Péages
Au Cameroun, la question des indemnisations est cruciale. A ce jour, plusieurs projets peinent à démarrer du fait de la non-résolution des déplacements des populations riveraines. Parmi ceux-ci, on peut citer le projet de conception, construction, équipement, exploitation et maintenance 14 postes de péage routiers (phase 1).
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Un projet exécuté en mode PPP-BOT (il a été signé le signé le 10 juin 2022), dont le début des travaux reste sous-tendu à la signature des décrets d’expropriation dans les sept premières localités de la phase 1.
A l’exception des sites de Mbankomo, Edéa et Boumnyebel où les travaux de terrassement ont déjà commencé, le déploiement des engins de RAZEL, (qui assure la sous-traitance du TOOLCAM Partenariats S.A.S) sur les sites de Tiko, Nkometou et Nsimalen est rendu impossible.
Ceci, en raison « du retard lié à la publication des décrets d’expropriation. Une difficulté à l’origine du refus par les populations de la libération des sites expropriés pour les travaux par les populations », avait expliqué fin novembre 2022 dernier Philippe SERAIN, président de l’entreprise TOLLCAM.
Paiements
S’ils n’ont pas connu de blocages au démarrage, d’autres projets en cours restent plombés par les retards dans le paiement des indemnisations. C’est le sur les routes Ngaoundéré-Paro (70 km) dans le Nord, Douala-Bonépoupa (Lot 2 : 32,740 km) et Bonepoupa-Yabassi (Lot 3 : 50 Km) dans le Littoral ; la route Babadjou-Bamenda (section Welcome to Bamenda-Ecole des Champions : 4,9 km) dans la région du Nord-Ouest, pour ne citer que ces routes-là.
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Pour le Ministre des Travaux Publics, à l’exception des projets déjà en cours, la question des expropriations sera placée au cœur des nouveaux projets. « Nous l’avons toujours dit. On ne déplace personne, on ne sort personne de sa maison tant qu’on ne lui a pas montré où il doit partir », conclut-il.