Un an presque jours pour jours après l’engagement pris par les Etats africains en Octobre 2022 pour le démarrage de la transition énergétique avec les nouveaux carburants très peu sont ceux qui ont déjà pris l’envol.
Sur le continent, l’idée de s’arrimer à ce nouvel élan écologique ne fait pas beaucoup d’émules. Surtout qu’au sein des gouvernements, on scande qu’en matière de pollution, l’Afrique apparaît plutôt comme une victime.
Ce 22 novembre, lors de la deuxième journée des travaux de la 3e conférence de l’OACI à Dubaï, les pays africains ont présenté leurs positions sur la question du déploiement des carburants d’aviation durables (SAF), de ceux à moindre émission de Carbonne (LCAF) et d’autres énergies plus propres pour l’aviation.
Lire aussi : Les énergies propres au menu de la 3e Conférence sur l’aviation et les carburants alternatifs de Dubaï
La voix du Cameroun et des pays membres de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) a été portée par ASSOUMOU KOKI Paule, Directrice Générale de l’Autorité aéronautique (CCAA).
Dans sa présentation, la nécessité de l’existence des politiques harmonieuses et équilibrées sur l’ensemble du continent pour favoriser le développement et déploiement des SAF et les LCAF en Afrique a été réitérée. Ceci, en tenant compte des spécificités des pays en voie de développement.
« Il est aussi essentiel que l’Afrique ne soit pas seulement considérée comme une source de matière première alors que les SAF et les LCAF sont produites ailleurs et ramenés vers elle », a-t-elle rappelé.
Le Nigéria quant à lui a évoqué que la transition vers d’autres sources d’énergie propres pourrait passer par, le développement et l’harmonisation des politiques tout en attirant les financements nécessaires, le renforcement des capacités humaines pour une mise en œuvre de ces carbones et la mobilisation des ressources pour la construction d’industries de production etc.
Lire aussi : Transport aérien : l’AFRAA exhorte à ses membres d’atteindre l’objectif « zéro carbone » d’ici 2050
Bon à savoir, le Programme de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) a été adopté en 2016 par 192 pays des Nations Unies par l’intermédiaire de l’OACI pour résoudre le problème du CO2. L’aviation internationale étant responsable d’environ 1,3 % des émissions mondiales de CO2.
Son objectif est de stabiliser le niveau de CO2 émis par l’aviation internationale. A partir de 2020, l’industrie aéronautique s’est engagée à développer des technologies et des infrastructures pour réduire les émissions de carbone. Toutefois, si le niveau cible de CO2 est dépassé, le CORSIA propose aux compagnies aériennes de compenser par le système de compensation.
Dans la pratique, les compagnies aériennes devront acheter des compensations auprès d’autres secteurs pour compenser toute augmentation de leurs propres émissions. Alternativement, ils ont la possibilité d’utiliser des carburants à faible teneur en carbone « éligibles CORSIA ».
Depuis le 1er janvier 2019, les opérateurs qui produisent plus de 10 000 tonnes de CO2 par an sur les vols internationaux, s’engagent à déclarer leurs émissions. De 2021 à 2026, la première phase pilote aura lieu, appliquant des exigences de compensation aux vols entre États volontaires.
Enfin, à partir de 2027, le système de compensation s’appliquera à tous les vols internationaux avec quelques exemptions (par exemple, les pays les moins avancés). Pour l’instant, l’OACI mène des actions de sensibilisation et de formation dans plusieurs pays afin d’obtenir le nombre maximum de volontaires. L’AFRAA soutient l’OACI dans ce projet en organisant des formations et des ateliers.