Malgré le contexte difficile, le MINTP revendique la construction de 2 170 km de routes (72,33%) des objectifs fixés par la SND30

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Section de route Babadjou-Matazem (avil 2023)

« Bitumer au moins 6 000 km de routes (avec une priorité pour les 4 800 km de routes nationales encore en terre), densifier, avec l’appui de partenaires privés, à 5 500 Km le linéaire du réseau ferroviaire à l’horizon 2030 », tels sont les objectifs fixés par la Stratégie Nationale de Développement (SND30).

Cinq ans après le lancement de cette feuille, les objectifs à mi-parcours sont loin d’être atteints. Sur une cible intermédiaire de 3000 km de routes, le Ministère des Travaux Publics (MINTP) revendique la construction de 2170 km. Ce qui ne représente que 72,33%.

Réunie ce 17 juillet à Yaoundé, la sous-commission Infrastructures a fait une l’évaluation à mi-parcours plutôt optimiste de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 dans le secteur des infrastructures.

« Les actions du Gouvernement au cours des premières années de mise en œuvre de la SND30 ont permis de réaliser plus d’une centaine de projets routiers majeurs portant la densité du réseau routier bitumé de 0,32 Km pour 1.000 habitant à 0,39 Km pour 1 000 habitants », a-t-on appris.

De manière détaillée, le MINTP revendique le bitumage de 1 177 Km de routes nationales en terre ; et la réhabilitation de 1 200 Km de routes bitumées, sur une cible intermédiaire de 1 500 Km, soit une performance de 80%. Enfin, en moyenne 4 000 km de routes en terre sont entretenues chaque année sur toute l’étendue du pays.

A lire : Enquête sur les routes tortueuses de la Stratégie Nationale de Développement (SND30)

Par rapport au dernier comptage de 2022, le linéaire de routes a progressé de 790,83 km. Pour rappel, à l’époque, sur un objectif de 1 800 km de nouvelles routes prévues, seulement 1 379, 17 km avaient été bitumées. Soit un taux de réalisation de l’objectif de 76,6 % et une sous réalisation cumulée de 420,83 km.

Ces performances insuffisantes peuvent se justifier par l’insuffisance de ressources allouées aux travaux routiers. Parti avec une enveloppe budgétaire de 638,576 milliards de FCFA (budget 2025 voté par l’Assemblée Nationale), le Ministère des Travaux Publics a vu son budget baisser de 27 milliards de FCFA.

Suite à l’ordonnance du Président de la République modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2025, le département ministériel confié à Emmanuel Nganou Djoumessi doit se contenter d’un peu plus de 611,488 milliards de FCFA.

Défandant son budget devant le Parlement fin décembre dernier, le ministre attirait l’attention des députés sur ces contraintes qui déteignent sur les rendements des entreprises, et partant la qualité du réseau. « la plus marquante aura été la tension de trésorerie et ses effets pervers sur la cadence des travaux routiers ; car, une consommation soutenue des crédits budgétaires alloués aurait véritablement transformé le paysage et entrainer une amélioration prononcée du réseau, en dépit de la faiblesse des fonds alloués », avait-il relevé.

Mais l’argent ne constitue pas la seule contrainte à l’atteinte des objectifs de la SND30. La libération des emprises, le déplacement des réseaux et le paiement effectif des indemnisations pour expropriation, constituent aujourd’hui des préalables à l’attribution du visa de maturité des projets, qui, au plan technique sont entièrement matures.

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