Peurs sur l’examen du Permis de conduire

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Pour valider les inscriptions des candidats au concours de cette année, la société PressPrint, en charge de la sécurisation du permis de conduire exige le paiement de 5 000 FCfa de frais de sécurisation. Somme que le Collectif des exploitants rejette, car infondée, et n’ayant aucune assise juridique.

Arnaque à ciel ouvert. C’est le cri de détresse que lancent une centaine d’auto-écoles réunies dans un « Collectif des exploitants d’auto-écoles du Cameroun » à l’endroit des autorités camerounaises. Dans un document largement relayé auprès des autorités administratives (Présidence de la République, Primature, Mintransports, Minatd, Conac), le collectif dit s’insurger contre le paiement illicite de l’inscription en ligne des candidats à l’examen du Permis de conduire organisé par l’opérateur Pressprint, qui a la charge de la sécurisation des permis de conduire camerounais.

Les faits

D’après les exploitants, l’entreprise gestionnaire du projet de sécurisation des Permis de conduire exige, dès cette année 2018, le paiement d’une somme de 5 000 FCfa par candidat. Correspondant aux « frais de sécurisation », d’après les informations rapportées par le collectif. Un montant qui n’est encadré par aucun texte officiel du ministre des Transports. « En parcourant les textes et dispositions réglementaires anciens comme nouveaux relatifs à la formation dans les auto-écoles et au processus d’obtention du Permis de conduire notamment l’arrêté n°0046/A/MINDT/DU du 28/04/2000 et des arrêtés n°00183/MINT et n°00184/MINT du 08/09/2015, il ne ressort nulle part une disposition instituant un paiement de l’inscription en ligne », explique Kuate Aurelle, exploitant d’une auto-école, et faisant partie des porte-paroles du collectif. Outre le caractère infondé de la décision de Pressprint, c’est le coût de la mesure qui inquiète. « Chaque année, nous enregistrons environ 20 000 candidats à l’obtention du Permis de conduire sur toute l’étendue du territoire national. Calculatrice en main, ça fait 100 millions de FCfa que Pressprint veut tirer des poches des auto-écoles, dans pour autant dire à quoi cet argent est destiné », relève Nji Jean Vidal, exploitant d’auto-école, lui aussi porte-parole du Collectif. Une mesure qui, d’après Ondoua Jeremie, exploitant d’auto-école, va à l’encontre de la Loi sur les marchés publics, qui exige qu’à partir d’un certain montant, que le projet soit soumis à un Appel d’Offres, et ouvert à plusieurs candidats qui pourront concourir et réalisé.

Le nerf

Pourquoi Pressprint a-t-elle décidé d’instituer cette taxe ? Le ministère des Transports est-il informé de l’existence des frais d’inscription en ligne ? Les frais de sécurisation exigibles par Pressprint viennent-ils remplacer les frais d’inscription jadis versés par les exploitants d’auto-écoles directement au ministère des Transports ? Difficile de le dire. Plusieurs appels du numéro de l’entreprise chargée de la sécurisation du Permis de conduire n’ont pas trouvé quelqu’un au bout de la ligne.

D’après le calendrier des examens 2018 émis par le ministère des Transports, ce vendredi (05 janvier 2017) est le dernier jour de dépôt des dossiers. Ce qui signifie que les dossiers des auto-écoles comportant les noms de candidats n’ayant pas payé les frais de sécurisation ne seront pas enregistrés. Les exploitants des auto-écoles disent attendre cette date fatidique avant d’engager leur mouvement d’humeur.

Frégist BERTRAND

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