Le Chantier Naval et industriel du Cameroun (CNIC) a de nouveaux capitaines. AKA’A NDI Roland Maxime, Directeur général, et WEBNJOH Abel BOBUIN BISIYA, Directeur général Adjoint, ont été installés ce vendredi, 26 juin 2020, à l’issue d’un Conseil d’Administration extraordinaire.
Les deux nouveaux patrons de cette société chargée de la réparation navale, de la réhabilitation des plateformes pétrolières, et des travaux pétroliers Onshore/Offshore sont issus de formations n’ayant aucun lien avec les missions essentielles du CNIC.
Bien qu’il soit un vieux de la maison (il est nommé DGA en mars 2014), AKA’A NDI Roland Maxime, est un administrateur-Civil parti du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), où il officiait comme Inspecteur des services.
Celui qui le remplace comme Directeur Général Adjoint, WEBNJOH Abel BOBUIN BISIYA, est quant à lui ingénieur principal de l’aéronautique civil. Avant d’arriver au CNIC, il fut notamment Chef de division des études, de la planification de la programmation et de la coopération du Ministère des Transports (MINT).
Ces deux nouveaux patrons sont chargés de diriger un bateau qui, depuis six ans, traverse des eaux troubles. Alimentées notamment par une baisse des activités avec comme conséquence, la baisse du chiffre d’affaires.
En l’espace d’une décennie, ce chiffre d’affaires a perdu plus de 70%. Passant de 40 milliards de FCFA, à environ 12 milliards de FCFA en 2014, puis, à environ 3 milliards de FCFA, selon les données de ces dernières années.
Une baisse du Chiffre d’affaires qui est à l’origine des tensions de trésorerie au sein de cette société qui comptait 750 employés en 2018.
Arrivé à la tête de l’entreprise en 2014, Alfred Nforgwei Mbeng, ex-Directeur Général (aujourd’hui décédé et remplacé par les nouveaux promus), entreprend, en janvier 2018, de licencier 270 employés pour motif économique. La décision est prise en conformité avec le Plan de redressement mis en œuvre par le gouvernement. Mais elle ne permet pas d’éloigner le CNIC des assauts des vagues.
A l’exception de Zaccheus Forjindam, ex-Directeur Général du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (il est limogé en 2008, puis condamné dans le cadre de l’Opération Epervier pour détournement de deniers publics), aucun des directeurs généraux nommés à la tête de cette entreprise n’ont le profil de l’emploi.
Bernard Bayiha (successeur de Zaccheus Forjindam) arrivé le 14 mars 2014) pour diriger le gouvernail du bateau était Ingénieur polytechnicien. Au moment de sa nomination, il venait de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), où il occupait le poste de Conseiller technique N°1.
En mai 2014, Bernard Bayiha est remplacé par Alfred FORGWEI MBENG, un ingénieur de Génie Civil.
C’est sérieux ça ? Aucun des deux n’a le profil de l’emploi en réalité.