Près de 50 morts en trois mois

0

C’est le nombre de décès enregistrés sur nos routes depuis le début de l’année. Le plus mortel a été enregistré à Eleveurs, le 15 février dernier. Un camion sans frein avait fait une vingtaine de morts.

On avait connu une année 2017 particulièrement accidentogène, avec ses 1602 accidents de la circulation dans le cadre du transport public de voyageurs, ses 888 dégâts matériels, ses 300 morts, et plus de 1600 blessés (sources officielles). Les premiers mois de l’année 2018 confirment qu’on n’est pas sorti de l’auberge. Avant l’accident de Madoumba, les mois de janvier et février avaient déjà donné le ton d’un début d’année meurtrier sur nos axes routiers.

En février dernier (le 04 février plus précisément), c’est Dschang qui avait ouvert le bal. Un camion entré en collision avec un taxi devant l’agence de voyage Avenir Voyage de la ville avait fait sept morts. Une semaine plus tard, le 15 février, c’était au quartier Eleveur (Yaoundé) de prendre la relève. Un camion sans freins écrasait tout sur son passage, avant de finir sa course sur une boulangerie. Une vingtaine de personnes avaient perdu la vie dans cet accident. Juste le temps de dormir, c’est à Mvan que la caravane de la mort avait fait sa réapparition. Le 16 février 2018, sur la rue de l’aéroport, non-loin de l’usine de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc) à Yaoundé, un véhicule de type Prado et un taxi se faisaient écraser par un camion. Bilan, une dizaine de morts.

Le 23 janvier dernier, des syndicats conduits par le Synester, ont organisé à Mbalmayo une réflexion sur les accidents de la circulation. L’objectif, selon Jean Colins Defossoken, était de « réunir tous les acteurs des transports, tous les professionnels des transports pour réfléchir sur les solutions à proposer. Nous avons tous mal que chaque fois, nous vivons des hécatombes inacceptables au Cameroun. Les syndicats des transports routiers va s’asseoir pour réfléchir sur ces problématiques. Le transport est notre profession. Nous allons nous approprier notre profession, et donner des propositions idoines pour juguler les questions comme celles des accidents de la route ».

Selon Emmanuel Lipka Pondi, Expert en gestion automobile et risques routiers « La principale cause des accidents de la circulation c’est la cause humaine. Elle représente pour certains 70%. Mais moi je dirais 90%. Parce que quelles que soient les autres causes, notamment les véhicules, il faut qu’il soit entretenu par l’homme. Le véhicule qui n’a pas de frein est une cause humaine. La route qui n’est pas bien tracée, et qui manque de signalisation, c’est une cause humaine, parce que c’est l’homme qui fait la route. D’ailleurs, un chanteur a dit : la route ne tue pas, c’est l’homme qui tue. C’est nous qui tuons par nos comportements. Si nous éduquons l’homme, si nous amenons l’homme à être plus responsable, il y aura moins d’accidents de la circulation ».

Frégist BERTRAND

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here