Annuler la décision d’abaissement de grade prononcée contre lui par la DGSN. C’est ce que tente de faire Honoré Fotepom, inspecteur de police, dans l’affaire qui l’oppose à son patron, la Délégation générale à la Sûreté nationale, au Tribunal administratif de Yaoundé. Dans le dossier remis entre les mains des juges, la DGSN affirme avoir surpris l’agent de police en uniforme au volant d’un taxi au lieu-dit Carrefour Simbock, un quartier situé à la périphérie de Yaoundé.
Dans la plainte déposée le 13 août 2015, et rapportée par l’hebdomadaire spécialisé « Kalara », l’inspecteur donne sa version des faits. Nous sommes le 20 juillet 2013. Honoré Fotepom est appelé d’urgence au chevet de sa fille, internée au Centre hospitalier de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) de Yaoundé. Pour y parvenir dans les plus brefs délais, il emprunte le véhicule à usage de taxi de son voisin.
Il est stoppé au Carrefour Simbock par le Commissaire Keou qui lui obstrue le passage, le cogne avant de lui asséner un coup de poing à l’œil, sans se préoccuper des explications de son collègue en taxi. Honoré Fotepom réussit à traverser la barrière du commissaire, mais est finalement pris dans le filet de l’Unité de police de Mendong. Sans pouvoir sauver la vie de sa fille qui rendra finalement l’âme.
Au tribunal, l’Inspecteur de police rétrogradé se plaint de la violation (par la DGSN) des règles de procédure. Le refus de considérer le témoignage de deux policiers présents sur les lieux au moment des faits, l’intégration dans le dossier disciplinaire, d’un rapport émanant d’un policier qui n’avait pas été témoin de la scène ; le poids du témoignage de madame Kéou, épouse du Commissaire, et témoin de la scène ; et la convocation tardive du conseil de discipline. Elle est arrivée deux jours seulement avant, au lieu des 10 jours prévus par la loi.
Pour la Délégation générale à la Sûreté nationale, la version des faits rapportés par Honoré Fotepom ne sont pas tout à fait exacts. L’IP, en plus de conduire un taxi sans pièces et en tenue de travail, il aurait fait preuve de violences vis-à-vis du Commissaire. « Le Commissaire lui a présenté sa carte, et lui a demandé de se présenter. Il n’a pas pu le faire. Il voulait plutôt déplacer le taxi. Le fonctionnaire s’est agrippé dessus », rapporte l’hebdomadaire « Kalara ». L’audience a été renvoyée au 11 septembre.