Coup de théâtre sur le Terminal Polyvalent de Kribi. Selon des informations exclusives obtenues par bougna.net, deux groupements seulement ont souscrit à l’appel d’Offres international restreint, pour la concession des activités de développement, d’exploitation et de maintenance du Terminal polyvalent.
Il s’agit du groupement marocain Marsa Maroc/AIIF3 et du groupement philippin International Container Terminal Services (ICTSI), expliquent nos sources. Qui ajoutent que les autres groupements « ont décliné l’offre du Port de Kribi ». Il s’agit, en l’occurrence, de Coega Development Corporation/Transnet ; Medlog/Wide Ressources Limited ; et Port d’Anvers/Sinotrans/Comexas Afrique.
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Une Semaine presque jours pour jours après la date limite de dépôt des dossiers (c’était mercredi, 15 mai dernier), le constat est clair : la Commission d’évaluation n’aura que deux dossiers sur sa table. Ce qui signifie que plus de la moitié des groupements retenus n’ont pas souhaité répondre à l’appel de Patrice Melom.
Sur le Port, le frémissement observé chez les cinq présélectionnés fait des vagues. Vagues alimentées par deux vents contraires. Le premier, celui qu’on peut qualifier de vent légaliste, propose de déclarer le marché infructueux, et de l’annuler. « Le consortium KPMO peut continuer la régie, le temps de permettre au PAK de préparer un autre appel d’Offres. C’est un groupement qui a fait ses preuves sur le Terminal Polyvalent », explique un acteur du secteur portuaire joint par bougna.net.
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Le deuxième vent, qu’on peut qualifier de vent logique, prône une poursuite de la procédure de sélection. « Il n’y avait pas de nombre minimum. 5 avaient été présélectionnés, 2 ont déposé sur 5. Nous allons évaluer et départager les deux candidatures et adjuger. KPMO continuera à jouer son rôle sur le Terminal. Puisque l’adjudicataire a l’obligation de réserver une part du capital de la société concessionnaire aux camerounais », défend une autre source très haut placée au PAK.
Au milieu de ces deux vagues, Patrice Melom devrait rester droit dans ses bottes. « Il devrait suivre la logique, et mener à bout ce projet de sélection d’un groupement pour gérer la concession des activités de développement, d’exploitation et de maintenance du Terminal polyvalent. Ce n’est bien sûr que mon point de vue, mais c’est ça la logique », analyse pour bougna.net un expert resté sous anonymat.
Mais sur le Port en eau profonde, une autre logique semble s’imposer comme norme. Celle qui veut qu’au-delà de la simple formule mathématique, la sélection des adjudicataires au Terminal polyvalent soit aussi politique. Le cas du premier appel d’Offres soldé par le choix de ICTSI, puis renvoyé à la Présidence de la République pour finalement voir le marché attribué au consortium constitué de Necotrans et KPMO est encore présent à l’esprit.
Si Patrice Melom (Coordonnateur du Projet de Kribi) a montré qu’il peut construire un port en eau profonde. Il doit maintenant montrer qu’il peut résoudre un problème tout aussi profond. Car au-delà du jeu des concessionnaires, c’est l’image du Port de Kribi (en pleine campagne de communication) qui pourrait prendre de l’eau.
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