Robert Constantini : « Sur Ebolowa-Akom2-Kribi, ICM a fait son devoir. La balle dans le camp du gouvernement »

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Crédit Photo: bougna.net

Directeur Afrique de ICM CMC, Robert Constantini vient d’effectuer une visite sur le site de la route Ebolowa-Akom2-Kribi. Une visite qui survient quelques jours après la lettre d’Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics (MINTP). Lettre dans laquelle le MINTP demandait à l’entreprise italienne de commencer avec les implantations. Mais d’implantations, il n’a pas vraiment été le cas. Ce 23 mai, les émissaires de ICM CMC ont plutôt effectué une visite de prise de contact. Avec au menu, une descente sur les différents sites proposés pour abriter la base vie, et une discussion avec les populations riveraines. Invité à prendre place dans notre « bougna », Robert Constantini a bien voulu faire le point sur l’état d’avancement du dossier. Avec comme points phares: la problématique du coût des travaux, l’incertitude du tracé, et la sincérité de l’entreprise sur cette route annoncée depuis bientôt 25 ans.

 

Vous venez d’effectuer une descente sur la route Ebolowa-Akom2-Kribi. Pour une prise de contact, avant le démarrage des travaux. Pouvez-vous nous dire, à ce jour, qu’est-ce qui a déjà été fait, et qu’est-ce qu’il reste à faire pour un démarrage effectif des travaux sur cette route ?

L’entreprise a fait tout ce qu’elle devait faire au niveau de l’investissement, et au niveau des papiers qu’il  fallait fournir au Maître d’Ouvrage, en l’occurrence le ministère des Travaux publics. Les bailleurs de fonds seront là la semaine prochaine, dans le cadre, pas seulement de cette route, mais aussi dans le cadre des autres projets qu’ils vont financer dans ce pays. Il ne nous reste que le dernier acte administratif qui concerne la signature du contrat et la convention de financement. A partir de là, les délais sont classiques. Il y a des actions à réaliser sur le terrain. La mobilisation du chantier, la mise en place des concasseurs, des installations, etc. Tout cela, prend entre trois et cinq mois pour rentrer en plein dans le régime de production.

A partir de là, l’entreprise a prévu de réaliser l’ouvrage complet dans un délai de 36 mois. Tout en plaçant ses installations fixes à Akom II, et en faisant deux fronts de travail, en allant vers Ebolowa d’un côté, et Kribi de l’autre côté, de façon parallèle. Voilà le programme.

Il y a beaucoup de choses qu’il faut faire, qui font partie de notre métier. Ce n’est pas seulement la base vie. Dès qu’on commence à poser la base vie, il faut faire les levées topographiques, il faut faire les essais géotechniques, etc. Les délais sont là. Mais sans les actes administratifs, il n’y a pas de conditions légales, juridiques pour que l’entreprise puisse effectivement se mobiliser.

Il y a quelques années, lors d’une sortie, le Président Paul Biya avait dit souhaiter la venue d’une entreprise sérieuse pour réaliser cette infrastructure. Le choix de votre société a fait l’objet de remous. Quelles sont les garanties que vous apportez, et qui font croire qu’on aura du goudron sur la route Ebolowa-Akom II-Kribi ?

Notre entreprise est classée parmi les 10 plus grandes entreprises italiennes. Et parmi les 200 plus grandes entreprises au monde, dans le ranking officiel. Il s’agit d’un conglomérat familial qui existe depuis 1921. Il y a une longue histoire en Italie, et une grande expérience. Elle a la capacité, l’expérience, la maîtrise de réaliser des ouvrages dans différentes conditions, différents types d’ouvrages, dans les infrastructures, les bâtiments, etc. Nous sommes accompagnés dans cette aventure par la banque Standard Chartered. C’est elle qui met l’argent. Notamment les 210 milliards. Nous sommes aussi accompagnés par UK Finance qui va couvrir l’assurance dans ce type de montage financier. Les britanniques sont avec nous. L’argent est disponible.

Je suis obligé d’insister là-dessus, mais c’est un projet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, notamment au sein des populations d’Akom2. Plusieurs faux départs ont été annoncés. Sans succès. Avec le temps, elles ont perdu l’espoir de voir cette « promesse présidentielle » se réaliser. Qu’est-ce que vous pouvez leur dire, pour qu’elles retrouvent l’espoir perdu ?

Je ne peux rien dire de magique. Je peux simplement dire que l’entreprise a fait tout son devoir. Vous me voyez certainement pour la première fois ici à Akom2. Je suis à mon deuxième passeport. Je suis venu 20 fois dans les derniers 18 mois au Cameroun. Maintenant, la balle est vraiment au gouvernement. On espère qu’il va signer, pour que nous allions de l’avant.

Quel type de route est envisagé ? On parle d’une route construite sur le type T4, parfois on parle de T3. Finalement, quel type de route est arrêté ?

La route qu’on va réaliser est une route qui devrait dépasser T3. Dans le sens qu’avec le Maître d’Ouvrage, pour des nécessités de budget, nous avons essayé de trouver une solution meilleure que ce qui était prévu à l’origine. Sans pour autant pouvoir présenter actuellement l’offre T4. En tout cas, dans un cadre général, quand on commence à faire des études, on a la possibilité de vérifier beaucoup mieux l’état des dossiers. Une route, les paramètres les plus importants sont les graphiques. Là, à l’heure actuelle, mes idées ne sont pas claires. En tenant compte du Port de Kribi, nous allons faire des études supplémentaires, et envisager la possibilité de passer à un T4. Parce que pour passer d’un T3 à un T4, c’est une très petite différence.

Au sujet des voies de contournement, combien de kilomètres prévoyez-vous ?

Je ne peux pas répondre à cette question. Mais je sais que des contournements sont prévus dans mon projet. Soit à Ebolowa, soit à Kribi, soit à Akom. Je n’ai pas dans la tête le kilométrage qu’il faut réaliser. Vous allez m’en excuser. Je ne suis pas l’ingénieur qui suit la partie technique.

L’autre question épineuse sur cette route concerne le tracé. Plusieurs tracés ont été présentés depuis l’annonce de la construction de cette route. Quel est le tracé qui sera suivi par ICM ?

En ce qui concerne le tracé, il faut rappeler que l’étude dont vous parlez a été développée en 2012. Elle a été poussée jusqu’au niveau d’avant-projet détaillé. Ça veut dire que c’est un projet assez détaillé qui a touché à toutes les caractéristiques d’un projet. Le tracé, c’est une route nouvelle qui est construite avec des ouvrages d’art tout neufs, des ponts tous neufs. C’est un tracé qui est pratiquement parallèle à la route que nous connaissons. Je ne sais pas si c’est du côté gauche ou du côté droit. Mais le tracé sera parallèle à la route existante.

Alors que la route est annoncée, on ne peut pas ne pas parler du problème d’indemnisations. D’autres projets réalisés non-loin d’ici, à Kribi, ont coûté la liberté à de hauts commis d’Etat. Et de l’argent aux populations bénéficiaires. Que prévoit le projet porté par ICM ?

Au sujet des indemnisations, il existe une étude qui donne tous les détails sur les lots, les maisons, et tous les biens qui se trouvent sur le tracé. Elle est assez détaillée, il faudra juste la mettre à jour. Il faut ajouter que dans le projet de 210 milliards de Standard Chartered, il y a 5,5 milliards qui sont réservés au paiement de tout ce qui concerne les indemnisations. Cet aspect a bien été pris en compte.

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