Le ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) a donné une conférence de presse ce dimanche, 02 juin à Yaoundé. Il était accompagné par Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce, et Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication. Etaient aussi présents à cette communication gouvernementale, le PCA de la SONARA, et le DG de la CSPH. Nous vous proposons quelques extraits de Gaston Eloundou Essomba. Il fait le point après l’incendie, donne les délais probables d’un retour à la normale à la Sonara, et tente de rassurer les ménages sur le circuit d’approvisionnement.
Sur les causes probables de l’incendie survenu le 31 mai à Limbé
Une raffinerie est un milieu essentiellement accentogène. C’est pour ça que dans une raffinerie, vous allez voir une unité de Sapeurs-pompiers, un dispositif de défense anti-incendie, toujours au point. Quand il y a explosion dans ce genre de milieu, l’une des principales causes, c’est qu’il y a eu par exemple une fuite, et qui a rencontré un point chaud. Parce que quand la raffinerie est en fonctionnement, il y a des points chauds dans le process qui font plusieurs milliers de température. Donc quand ça rencontre un point chaud, ça peut faire une explosion.
A travers le monde, vous allez voir qu’il y a eu beaucoup de raffineries qui ont pris feu. Le Cameroun n’est pas un fait nouveau. La Côte d’Ivoire, à côté de nous, a eu à perdre sa colonne de distillation du Super. La réhabilitation a pris 24 mois. Cette raffinerie vient seulement de se remettre en production.
Comme l’a dit le ministre de la Communication, les investigations continuent. Mais les premières informations que nous avons suggèrent des causes techniques. Mais laissons l’enquête aller jusqu’au bout. Au plan interne, nous avons demandé à la Sonara de produire un arbre des causes de cet incident. Au terme de toutes ces investigations, nous serons édifiés sur les causes exactes de cette explosion qui a orchestré ces flammes qui ont consumé les quatre unités de production.
Sur les travaux de réhabilitation de l’outil de production, la date probable de démarrage, et la durée d’exécution
Pour réhabiliter, il faut confirmer un diagnostic assez précis, exhaustif qui va identifier tous les travaux à réaliser. Pour cela, nous avons dit qu’on a répercuté les hautes instructions du Chef de l’Etat à la Sonara afin qu’on recrute un cabinet d’expertise reconnu pour procéder au diagnostic et proposer au gouvernement la meilleure option en matière de réhabilitation. Et immédiatement, on va procéder au recrutement des entreprises qui vont faire ce travail. La Sonara, en principe, se met au travail dès demain, qui est le premier jour ouvrable après cet incident.
C’est indicatif. Ce genre de travaux, nous les voyons autour de 12 mois. Comme je l’ai dit, nous avons connu un cas similaire en Côte d’Ivoire. On disait 12 mois, mais il y a eu d’autres contingences. Finalement, c’est au terme de 24 mois que cela a été fait. Les travaux vont commencer de manière indicative, on voit à peu près un calendrier qui tourne autour de 12 mois. Mais les informations techniques seront fixées au terme d’une analyse bien élaborée.
Sur la situation sécuritaire dans la ville de Limbé, et l’impact que celle-ci peut avoir sur la démobilisation du personnel
Dans la vie de la Sonara, ce qui va se passer, c’est que c’est le process de raffinage qui est en arrêt. Comme l’année passée, c’était exactement la même chose. La Sonara a été en arrêt pendant huit mois parce qu’on procédait à la connexion des nouvelles unités dans le cadre du programme de modernisation de la Sonara à l’ancienne usine. C’est ça qui fait qu’on ait aujourd’hui 13 unités de production. C’est ça qui fait qu’aujourd’hui, la Sonara raffine le brut qui est un peu plus lourd, et ça a augmenté le débit. Initialement, la Sonara avait une capacité de production installée de 2,5 millions de tonnes, aujourd’hui, elle est passée à 3,5 millions de tonnes. C’est grâce à cette modernisation.
L’année passée, on a procédé à la connexion de ces unités, on a retiré le process de raffinage. Ça veut dire que la raffinerie était en arrêt. Mais tout le personnel était là. La Sonara va vaquer à ses occupations. Il faudrait finaliser ces travaux de réhabilitation et de modernisation pour la première phase. Il faudrait continuer le processus pour la deuxième phase de modernisation de la raffinerie. En même temps que le Sonara doit continuer à travailler aux côtés des autres marqueteurs pour approvisionner le marché.
La Sonara a un stock de brut actuellement qui va rester là. Il devra trouver des voies et moyens pour convoyer ces produits auprès de ses autres consœurs afin qu’elles raffinent et qu’elles ramènent ce produit. La Sonara va continuer à œuvrer pour l’approvisionnement du marché. L’activité sera là, le personnel sera là, et l’entreprise va continuer à vivre.
Sur l’approvisionnement du marché
La problématique du gaz domestique n’est pas la même. Le marché camerounais est approvisionné essentiellement à partir des importations. Les produits que nous consommons proviennent à 80% des importations. La raffinerie nationale, dans son process, ne produit pas beaucoup de GPL. C’est à peine 10%. Il y a une autre unité à Kribi qui a commencé à produire. Mais l’essentiel des produits que vous recevez sont des produits importés. Et des appels d’Offres ont été lancés. Les adjudicataires sont là, et il y a un calendrier d’approvisionnement qui est connu et qui est régulièrement respecté. Donc il n’y a aucun souci en matière d’approvisionnement du marché en ce qui concerne le gaz domestique. Donc l’incident de Limbé, n’affecte pas, même dans le process d’importation, l’approvisionnement du marché en gaz domestique.
Propos tenus lors de la conférence de presse donnée ce 02 juin 2019 et retranscrits par bougna.net
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