Alamine Ousmane Mey : Le projet de la Ring Road, financé par la BAD montre que là où il y a des difficultés, nous reconstruisons

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Alamine Ousmane Mey MINEPAT

Vous avez signé, avec la Banque africaine de développement, un accord de prêt pour le financement de la Ring Road. Quelle importance le gouvernement accorde-t-il à ce projet ?

C’est un portefeuille de 1 340 milliards de FCFA couvrant 30 projets stratégiques dans notre pays. Ces projets sont notamment dans le secteur des infrastructures. Un des piliers de notre programme de développement, soutenu par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi. Il s’agit, pour le Cameroun, de renforcer son intégration, de désenclaver les bassins de production, et surtout, de diversifier son économie.

Après avoir réalisé le tronçon Bamenda-Enugu, la Ring Road, en plus de désenclaver cinq départements dans la région du Nord-Ouest sur sept, permet de relier cette partie de notre pays au Nigéria. Ce qui crée un pont entre la CEMAC, la CEEAC et les pays de l’Afrique de l’Ouest.

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Tout ceci pour offrir davantage d’opportunités économiques à nos populations. Le potentiel économique immense de cette région peut être davantage exploité à travers une agriculture beaucoup plus intensive, un échange commercial beaucoup plus renforcé, et des revenus beaucoup plus importants. Ce n’est que comme ça que nous pourrions améliorer les conditions de vie de nos populations, réduire les inégalités, les vulnérabilités, et insérer ces populations-là dans le cercle vertueux du développement.

L’argent emprunté par le Cameroun auprès de la BAD est destiné à une partie du pays où le contexte sociopolitique et économique est instable. Quelles assurances donne le gouvernement sur la réalisation effective de cette infrastructure ?

Aujourd’hui, nous signons le financement de la première phase de la Ring Road qui porte sur les études techniques. Mais cette phase sera très rapidement suivie par le financement de sa construction. Au total, c’est un projet de 167 milliards de FCFA qui bénéficie du soutien de la Banque africaine de développement qui, à travers son conseil prévu au mois de novembre prochain, va statuer sur la deuxième phase.

Autant de choses qui nous amènent à dire que le programme de développement voulu par Son excellence Paul Biya, Président de la République se met en marche, se construit. Et là où nous avons quelques difficultés, il y a aussi de la reconstruction. Cette reconstruction qui permettra aux populations de renforcer la résilience, de tirer le meilleur profit des opportunités économiques disponibles, et de permettre à ce que notre pays, de manière harmonieuse, de manière holistique, de manière intégrée, puisse avancer vers son émergence à l’horizon 2035.

Cette demande de financement a pris du temps pour aboutir à une signature entre le Cameroun et la BAD, qui est un partenaire traditionnel du Cameroun. Peut-on y voir un manque de crédibilité dû au contexte socioéconomique et politique ?

Ce sont ces éléments-là qui permettent à nos partenaires de démontrer que le Cameroun mérite leur confiance. Que le Cameroun est un pays crédible, pour lequel ils sont prêts à mettre à disposition des ressources pour accompagner leur développement.

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Je souligne un facteur fondamental. C’est celui de  la position stratégique de notre pays pour jouer un rôle intégrateur. Pas seulement dans la sous-région Afrique centrale, mais aussi au niveau des deux régions Afrique de l’Ouest et Afrique centrale. Certainement avec une ouverture immense sur le Nigéria voisin, qui, à travers sa population, constitue un marché immense avec lequel le Cameroun pourrait davantage développer ces échanges.

Ce sont des perspectives, qui, au regard du contexte socio-économique et politique dans les régions du Nord-Ouest, c’est un projet qui donne encore à croire en cette dynamique de développement, en cette décentralisation, en cette intégration des départements. A travers cette infrastructure qui relie des départements aux centres qui sont les capitales régionales et en plus de cela, relie notre pays aux différents autres pays de la Sous-région. Pour une forte intégration, plus de commerce, plus de développement, et plus de résilience aux chocs exogènes tels que nous le vivons.

Propos retranscrits par Frégist Bertrand Tchouta

(Questions insérées par la rédaction)

 

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