Cameroun-Coronavirus : Comment le Coronavirus grippe l’activité du secteur de la logistique

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Arrivée d'un porte-conteneurs au Port. Crédit Photo: L'Usine Nouvelle

C’est incontestablement la plus grave crise qu’enregistre le secteur de la logistique au Cameroun depuis ces 10 dernières années. Dans sa traditionnelle newsletter, Alphaliner, aujourd’hui considérée comme la référence mondiale de la navigation de ligne, en l’espace de quelques mois (il a été découvert en décembre 2020) les conséquences sur le secteur causées par le Coronavirus dépassent déjà de loin celles des trois dernières grandes crises enregistrées dans le monde. Notamment la récession, née aux Etats-Unis en 2001 et qui s’est arrêtée en 2002 ; et la crise financière mondiale de 2009 (voir tableau). Entre décembre 2019 et avril 2020, note Alphaliner, le nombre d’EVP à l’arrêt frôle les 3 millions.

Statistiques Alphaliner 2020.

Au Cameroun, les pertes globales sur le secteur ne sont pas encore disponibles. Mais à l’Agence de Prestations Maritimes, on estime à environ 10%, les pertes liées à la pandémie du Coronavirus au Cameroun. « De manière générale  l’achat du matériel de protection (gants, masques, thermo flash, solution alcoolique …) a un coût. Surtout pour les entreprises qui ont plus de 200 collaborateurs. Nous notons également la baisse drastique des activités car la fermeture des frontières, qui a un réel impact sur nos activités », reconnaît Gabriel MANIMBEN, Administrateur-Directeur Général de l’Agence de Prestations Maritimes.

Ports

Pour toucher du doigt l’impact de la crise du COVID-19 sur le secteur de la logistique au

Cameroun, il faut se rendre sur les rives de l’Océan Atlantique. Notamment au Port Autonome de Kribi (PAK). Ici, depuis la découverte du premier cas positif et la fermeture des frontières, les performances de la plateforme portuaire ont considérablement baissé. Entre janvier et mars 2020 par exemple, le nombre d’escales de navires a diminué de plus de 50%. Les escales sont passées de 26 navires en janvier, à 15, en mars.

Depuis sa mise en exploitation en mars 2018, c’est la première fois que le Port dirigé par Patrice Melom réalise des performances aussi faibles. Certes au premier mois de son lancement, le PAK avait enregistré 15 escales de navires. Mais sur l’ensemble de l’année, le nombre moyen d’escales avait oscillé entre 21 et 32. Pour finir avec 325 escales (Port Général de Mboro et Terminaux Offshore).

Les chiffres du Port Autonome de Douala ne nous ont pas encore été communiqués.

La Chine

Ces données sont encore plus inquiétantes, lorsqu’on observe les chiffres sur les marchandises conteneurisées. Entre janvier et mars 2020, le volume des marchandises à l’import plein a baissé de plus de 91%.

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Jusqu’où le coronavirus va-t-il gripper la logistique au Cameroun ? Aucun des acteurs rencontrés ne souhaite s’aventurer dans des prévisions irréalistes. Mais tous s’accordent à espérer qu’un retour à la normale des activités en Chine (et dans une certaine mesures en Europe) ramène un peu de calme dans les eaux d’un Océan atlantique devenues troubles.

Première destination (à l’import comme à l’export) au Port Autonome de Kribi, la chine concentre à elle seule 84% des activités à l’export, et à l’export. Le début du déconfinement, à WUHAN, (où a été découvert le premier cas de Coronavirus) sont porteurs d’espoirs. Ajouté à cela l’annonce, par la France (deuxième économie d’Europe), du début du confinement dès le mois de mai 2020.

Frégist Bertrand Tchouta

 

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